{"title":"花钱治疗神经衰弱的讽刺意味","authors":"Patrick Barillot","doi":"10.3917/chla.027.0067","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Au-delà de révéler le sens de ses symptômes à l’analysant, la psychanalyse vise aussi à guérir la névrose. Mais pas n’importe comment. Elle y parvient en restaurant la fonction de l’ironie. La même que celle du schizophrène qui vise la racine des liens sociaux, soit le discours en tant qu’organisateur de la relation sociale. Par son ironie, le schizophrène révèle l’artifice du lien social qu’établissent les différents discours par le biais du langage. Cette fonction de l’ironie manque cruellement au névrosé. Lui, croit au lien qui du deux des partenaires sexués ferait le un du couple, soit au rapport de jouissance qui unirait les corps. Lacan nous dit que Freud, avec la psychanalyse, a su rétablir cette fonction de l’ironie dans la névrose. Mais qu’ensuite, elle s’est perdue dans la pratique analytique. De là l’effort de Lacan à vouloir restaurer cette ironie, de type socratique, qui s’attache à révéler à l’analysant ce qui du réel est voilé par les discours. L’analysant paye pour cela, mais il ne le sait pas, lui qui rêve d’un rapport possible. C’est à maintenir active cette fonction de l’ironie que la psychanalyse peut répondre au malaise civilisationnel. En guérissant la névrose de son rejet des impossibles commandés par la structure, elle justifie qu’on la paye.","PeriodicalId":339747,"journal":{"name":"Champ lacanien","volume":"2 2","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-11-17","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"L’ironie de payer pour guérir de la névrose\",\"authors\":\"Patrick Barillot\",\"doi\":\"10.3917/chla.027.0067\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Au-delà de révéler le sens de ses symptômes à l’analysant, la psychanalyse vise aussi à guérir la névrose. Mais pas n’importe comment. Elle y parvient en restaurant la fonction de l’ironie. La même que celle du schizophrène qui vise la racine des liens sociaux, soit le discours en tant qu’organisateur de la relation sociale. Par son ironie, le schizophrène révèle l’artifice du lien social qu’établissent les différents discours par le biais du langage. Cette fonction de l’ironie manque cruellement au névrosé. Lui, croit au lien qui du deux des partenaires sexués ferait le un du couple, soit au rapport de jouissance qui unirait les corps. Lacan nous dit que Freud, avec la psychanalyse, a su rétablir cette fonction de l’ironie dans la névrose. Mais qu’ensuite, elle s’est perdue dans la pratique analytique. De là l’effort de Lacan à vouloir restaurer cette ironie, de type socratique, qui s’attache à révéler à l’analysant ce qui du réel est voilé par les discours. L’analysant paye pour cela, mais il ne le sait pas, lui qui rêve d’un rapport possible. C’est à maintenir active cette fonction de l’ironie que la psychanalyse peut répondre au malaise civilisationnel. En guérissant la névrose de son rejet des impossibles commandés par la structure, elle justifie qu’on la paye.\",\"PeriodicalId\":339747,\"journal\":{\"name\":\"Champ lacanien\",\"volume\":\"2 2\",\"pages\":\"\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2023-11-17\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Champ lacanien\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.3917/chla.027.0067\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Champ lacanien","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/chla.027.0067","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Au-delà de révéler le sens de ses symptômes à l’analysant, la psychanalyse vise aussi à guérir la névrose. Mais pas n’importe comment. Elle y parvient en restaurant la fonction de l’ironie. La même que celle du schizophrène qui vise la racine des liens sociaux, soit le discours en tant qu’organisateur de la relation sociale. Par son ironie, le schizophrène révèle l’artifice du lien social qu’établissent les différents discours par le biais du langage. Cette fonction de l’ironie manque cruellement au névrosé. Lui, croit au lien qui du deux des partenaires sexués ferait le un du couple, soit au rapport de jouissance qui unirait les corps. Lacan nous dit que Freud, avec la psychanalyse, a su rétablir cette fonction de l’ironie dans la névrose. Mais qu’ensuite, elle s’est perdue dans la pratique analytique. De là l’effort de Lacan à vouloir restaurer cette ironie, de type socratique, qui s’attache à révéler à l’analysant ce qui du réel est voilé par les discours. L’analysant paye pour cela, mais il ne le sait pas, lui qui rêve d’un rapport possible. C’est à maintenir active cette fonction de l’ironie que la psychanalyse peut répondre au malaise civilisationnel. En guérissant la névrose de son rejet des impossibles commandés par la structure, elle justifie qu’on la paye.