{"title":"刺绣和讲故事的 D'Aulnoy 夫人创作的 \"La Biche au Bois\"(森林中的比切)。","authors":"Émilie Cauvin","doi":"10.56078/motifs.935","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le motif de la fiancée substituée semble, par sa récurrence, particulièrement repris dans les contes de fées de la fin du xviie siècle. Celui, plus particulier, de « La Biche au bois », après avoir fait une apparition dans une des lettres de Madame de Sévigné, fonde même un conte de Mme d’Aulnoy. Le choix de ce thème permet à la conteuse de pratiquer une mise en abyme de l’art. Madame d’Aulnoy loue le siècle de Louis XIV en célébrant le luxe parisien à travers l’art « merveilleux » des petites mains et des brodeuses. Ces broderies qui magnifient le tissu, sont également celles qui ornent les toiles, qu’elles soient celles des « layettes » royales ou celles des portraits des personnages à marier. Toiles brodées, toiles peintes, Madame d’Aulnoy use de l’art de la conversation en proposant un portrait qui parle. La parole est alors un art lié à la toile qui émerveille le roi et la reine. En salonnière de talent, Madame d’Aulnoy brode son conte à partir du motif filé de « La Biche au bois », en exhibant son art mondain bien ourlé, son art moderne du conte de fées. Son appétence pour l’exagération participe de ce même mouvement de la main : la conteuse brode, digresse, amplifie son récit. Le geste de broder est dès lors une mise en abyme de l’art oral mais également scriptural de la conteuse qui confectionne La Biche au Bois en un tissage qui rompt avec la trame des Anciens.","PeriodicalId":506133,"journal":{"name":"Motifs","volume":"310 12","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-12-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"« La Biche au Bois » de Madame d’Aulnoy, brodeuse et conteuse\",\"authors\":\"Émilie Cauvin\",\"doi\":\"10.56078/motifs.935\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Le motif de la fiancée substituée semble, par sa récurrence, particulièrement repris dans les contes de fées de la fin du xviie siècle. Celui, plus particulier, de « La Biche au bois », après avoir fait une apparition dans une des lettres de Madame de Sévigné, fonde même un conte de Mme d’Aulnoy. Le choix de ce thème permet à la conteuse de pratiquer une mise en abyme de l’art. Madame d’Aulnoy loue le siècle de Louis XIV en célébrant le luxe parisien à travers l’art « merveilleux » des petites mains et des brodeuses. Ces broderies qui magnifient le tissu, sont également celles qui ornent les toiles, qu’elles soient celles des « layettes » royales ou celles des portraits des personnages à marier. Toiles brodées, toiles peintes, Madame d’Aulnoy use de l’art de la conversation en proposant un portrait qui parle. La parole est alors un art lié à la toile qui émerveille le roi et la reine. En salonnière de talent, Madame d’Aulnoy brode son conte à partir du motif filé de « La Biche au bois », en exhibant son art mondain bien ourlé, son art moderne du conte de fées. Son appétence pour l’exagération participe de ce même mouvement de la main : la conteuse brode, digresse, amplifie son récit. Le geste de broder est dès lors une mise en abyme de l’art oral mais également scriptural de la conteuse qui confectionne La Biche au Bois en un tissage qui rompt avec la trame des Anciens.\",\"PeriodicalId\":506133,\"journal\":{\"name\":\"Motifs\",\"volume\":\"310 12\",\"pages\":\"\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2023-12-15\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Motifs\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.56078/motifs.935\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Motifs","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.56078/motifs.935","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
摘要
在十七世纪末的童话故事中,替代新娘的主题似乎特别常见。林中后妃 "这个特别的主题在塞维涅夫人的一封信中出现后,甚至构成了奥尔诺依夫人的一个故事的基础。通过选择这个主题,讲故事的人能够创造出一种艺术的朦胧感。D'Aulnoy 夫人赞美了路易十四世纪,通过小手和刺绣师的 "奇妙 "艺术来颂扬巴黎的奢华。这种将织物放大的刺绣还被用来装饰画布,无论是皇室的 "睡衣 "还是结婚人士的肖像。无论是刺绣还是绘画,奥尔诺伊夫人都运用对话艺术来创作一幅会说话的肖像画。谈话是一种与画布相连的艺术,令国王和王后惊叹不已。作为一位才华横溢的沙龙女主人,D'Aulnoy 夫人用 "La Biche au bois "的螺纹图案绣出了她的故事,展示了她的世俗艺术,她的现代童话艺术。她喜欢夸张,这也是手部动作的一部分:讲故事的人刺绣、离题、放大她的故事。因此,刺绣行为是说书人口头艺术的一种变体,同时也是说书人的经文艺术的一种变体,说书人将 La Biche au Bois 编织成一种打破古人编织方式的编织物。
« La Biche au Bois » de Madame d’Aulnoy, brodeuse et conteuse
Le motif de la fiancée substituée semble, par sa récurrence, particulièrement repris dans les contes de fées de la fin du xviie siècle. Celui, plus particulier, de « La Biche au bois », après avoir fait une apparition dans une des lettres de Madame de Sévigné, fonde même un conte de Mme d’Aulnoy. Le choix de ce thème permet à la conteuse de pratiquer une mise en abyme de l’art. Madame d’Aulnoy loue le siècle de Louis XIV en célébrant le luxe parisien à travers l’art « merveilleux » des petites mains et des brodeuses. Ces broderies qui magnifient le tissu, sont également celles qui ornent les toiles, qu’elles soient celles des « layettes » royales ou celles des portraits des personnages à marier. Toiles brodées, toiles peintes, Madame d’Aulnoy use de l’art de la conversation en proposant un portrait qui parle. La parole est alors un art lié à la toile qui émerveille le roi et la reine. En salonnière de talent, Madame d’Aulnoy brode son conte à partir du motif filé de « La Biche au bois », en exhibant son art mondain bien ourlé, son art moderne du conte de fées. Son appétence pour l’exagération participe de ce même mouvement de la main : la conteuse brode, digresse, amplifie son récit. Le geste de broder est dès lors une mise en abyme de l’art oral mais également scriptural de la conteuse qui confectionne La Biche au Bois en un tissage qui rompt avec la trame des Anciens.