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La genèse de la Françafrique, des indépendances à 1982
L’indépendance n’aurait rien changé en passant du « colonial » au « néocolonial » ? Le code du travail remontait à 1952, le suffrage universel à 1956. La création de la Communauté européenne (1957) permit aux anciennes puissances coloniales (France et Belgique) d’y faire entrer leurs anciennes colonies africaines. Au fil des ans et des traités CEE/ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), l’objectif demeura à la fois complémentaire et contradictoire : on transforma la CCFOM (Caisse centrale de la France d’outre-mer) en CCCE (Caisse centrale de coopération économique), et le franc CFA garda le même sigle, devenu « franc de la Communauté financière africaine »). Les besoins d’infrastructures encore balbutiantes n’allaient faire que s’accroître, d’où l’augmentation exponentielle de la dette publique. Le cycle funeste de l’endettement s’enclencha définitivement. Ce fut le terreau de la Françafrique. Le pouvoir en Afrique s’est décomposé, soumis à des putschs en régime libéral comme en régime « marxiste-léniniste » (Congo, Mali, Guinée). Le premier eut lieu au Togo en 1963. Il fallut la chute du mur de Berlin (1989) et l’organisation de « conférences nationales » pour voir se desserrer l’étau. La première eut lieu au Bénin en février 1990. C’était la Françafrique, sous le contrôle direct de l’Élysée, confiée par le président De Gaulle à Jacques Foccart, son « Monsieur Afrique ». Cet article en évoque les éléments.