D. Renard, S. Tuffet, C. Carette, C. Jamakorzyan, A. Rousseau, F. Berenbaum, S. Czernichow, C. Beauvais, J. Sellam
{"title":"风湿病患者的饮食习惯和信念及其与症状的关系:多中心横断面研究的结果","authors":"D. Renard, S. Tuffet, C. Carette, C. Jamakorzyan, A. Rousseau, F. Berenbaum, S. Czernichow, C. Beauvais, J. Sellam","doi":"10.1016/j.nupar.2023.03.112","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Chez les patients atteints de rhumatismes, l’alimentation est un sujet de questionnement permanent et source de croyances nutritionnelles. Ils suivent parfois des régimes alimentaires, afin de soulager leurs symptômes. Ces régimes, par définition restrictifs, n’ont le plus souvent pas de démonstration scientifique. Notre objectif était d’étudier les pratiques et croyances alimentaires des patients atteints de rhumatismes, inflammatoires chroniques (RIC) ou mécaniques (arthrose), et les facteurs associés à ces pratiques. Étude transversale nationale multicentrique, menée dans 6 services de rhumatologie français ayant recruté des patients consécutifs atteints de RIC établis (polyarthrite rhumatoïde [PR], spondyloarthrite axiale [SPA] ou de rhumatisme mécanique [arthrose digitale, AD]). Tous les patients recrutés recevaient un auto-questionnaire, explorant leurs pratiques alimentaires et les effets perçus de l’alimentation sur leurs symptômes rhumatismaux (douleur et fatigue). Des analyses univariées et multivariées, réalisées à l’aide d’un modèle de régression logistique, ont évalué les associations entre les pratiques alimentaires ou l’effet des aliments sur la douleur et les caractéristiques des patients. Au total, 392 patients ont été analysés (123 PR, 161 SPA et 108 AD), 66,8 % de femmes, avec un âge de 56 ± 14,5 (moyenne ± déviation standard) ans. Vingt-six pour cent des patients suivaient ou avaient suivi au moins un régime (30 %, 24 % et 22 % des patients atteints respectivement de SPA, de PR et d’AD). Les régimes sans lait de vache ou sans gluten étaient les plus suivis par les patients atteints de RIC (respectivement 27 % et 26 %), tandis que le régime sans lait de vache était le plus suivi par les patients atteints d’AD (29 %). Parmi les patients ayant suivi un régime, 51 % ont rapporté une diminution de la douleur et 62 % une amélioration de leur état général. Seulement 18 % des patients avaient suivi les conseils d’un médecin pour réaliser un régime. Quarante-deux pour cent des patients ont déclaré qu’au moins un aliment ou une boisson augmentait ou diminuait la douleur. Les produits laitiers, l’alcool, la viande rouge et les produits sucrés augmentaient plus souvent la douleur, alors que les légumes verts, les fruits, les poissons gras, les noix et le curcuma la diminuaient plus souvent. Dans les analyses multivariées, le recours aux médecines alternatives et complémentaires (MAC) était associé à un régime alimentaire dans la SPA et l’AD, mais pas dans la PR. Les croyances en matière de santé et le manque de soutien ou d’information étaient des déterminants importants de la pratique d’un régime ou d’un effet perçu sur les douleurs. Un patient sur 4 des patients atteints de maladies rhumatismales suivent ou ont suivi un régime d’exclusion, la plupart du temps sans l’avis du médecin et 42 % des patients rapportent un effet perçu positif ou négatif des aliments sur leurs symptômes. Cette première étude française donne un aperçu des pratiques et croyances alimentaires et renforce l’intérêt de développer la recherche sur l’influence de l’alimentation sur la gestion des maladies rhumatismales.","PeriodicalId":419185,"journal":{"name":"Nutrition Clinique et Métabolisme","volume":"62 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Pratiques et croyances alimentaires des patients atteints de maladies rhumatismales et relation avec les symptômes : résultats d’une étude transversale multicentrique\",\"authors\":\"D. Renard, S. Tuffet, C. Carette, C. Jamakorzyan, A. Rousseau, F. Berenbaum, S. Czernichow, C. Beauvais, J. 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Parmi les patients ayant suivi un régime, 51 % ont rapporté une diminution de la douleur et 62 % une amélioration de leur état général. Seulement 18 % des patients avaient suivi les conseils d’un médecin pour réaliser un régime. Quarante-deux pour cent des patients ont déclaré qu’au moins un aliment ou une boisson augmentait ou diminuait la douleur. Les produits laitiers, l’alcool, la viande rouge et les produits sucrés augmentaient plus souvent la douleur, alors que les légumes verts, les fruits, les poissons gras, les noix et le curcuma la diminuaient plus souvent. Dans les analyses multivariées, le recours aux médecines alternatives et complémentaires (MAC) était associé à un régime alimentaire dans la SPA et l’AD, mais pas dans la PR. Les croyances en matière de santé et le manque de soutien ou d’information étaient des déterminants importants de la pratique d’un régime ou d’un effet perçu sur les douleurs. 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Pratiques et croyances alimentaires des patients atteints de maladies rhumatismales et relation avec les symptômes : résultats d’une étude transversale multicentrique
Chez les patients atteints de rhumatismes, l’alimentation est un sujet de questionnement permanent et source de croyances nutritionnelles. Ils suivent parfois des régimes alimentaires, afin de soulager leurs symptômes. Ces régimes, par définition restrictifs, n’ont le plus souvent pas de démonstration scientifique. Notre objectif était d’étudier les pratiques et croyances alimentaires des patients atteints de rhumatismes, inflammatoires chroniques (RIC) ou mécaniques (arthrose), et les facteurs associés à ces pratiques. Étude transversale nationale multicentrique, menée dans 6 services de rhumatologie français ayant recruté des patients consécutifs atteints de RIC établis (polyarthrite rhumatoïde [PR], spondyloarthrite axiale [SPA] ou de rhumatisme mécanique [arthrose digitale, AD]). Tous les patients recrutés recevaient un auto-questionnaire, explorant leurs pratiques alimentaires et les effets perçus de l’alimentation sur leurs symptômes rhumatismaux (douleur et fatigue). Des analyses univariées et multivariées, réalisées à l’aide d’un modèle de régression logistique, ont évalué les associations entre les pratiques alimentaires ou l’effet des aliments sur la douleur et les caractéristiques des patients. Au total, 392 patients ont été analysés (123 PR, 161 SPA et 108 AD), 66,8 % de femmes, avec un âge de 56 ± 14,5 (moyenne ± déviation standard) ans. Vingt-six pour cent des patients suivaient ou avaient suivi au moins un régime (30 %, 24 % et 22 % des patients atteints respectivement de SPA, de PR et d’AD). Les régimes sans lait de vache ou sans gluten étaient les plus suivis par les patients atteints de RIC (respectivement 27 % et 26 %), tandis que le régime sans lait de vache était le plus suivi par les patients atteints d’AD (29 %). Parmi les patients ayant suivi un régime, 51 % ont rapporté une diminution de la douleur et 62 % une amélioration de leur état général. Seulement 18 % des patients avaient suivi les conseils d’un médecin pour réaliser un régime. Quarante-deux pour cent des patients ont déclaré qu’au moins un aliment ou une boisson augmentait ou diminuait la douleur. Les produits laitiers, l’alcool, la viande rouge et les produits sucrés augmentaient plus souvent la douleur, alors que les légumes verts, les fruits, les poissons gras, les noix et le curcuma la diminuaient plus souvent. Dans les analyses multivariées, le recours aux médecines alternatives et complémentaires (MAC) était associé à un régime alimentaire dans la SPA et l’AD, mais pas dans la PR. Les croyances en matière de santé et le manque de soutien ou d’information étaient des déterminants importants de la pratique d’un régime ou d’un effet perçu sur les douleurs. Un patient sur 4 des patients atteints de maladies rhumatismales suivent ou ont suivi un régime d’exclusion, la plupart du temps sans l’avis du médecin et 42 % des patients rapportent un effet perçu positif ou négatif des aliments sur leurs symptômes. Cette première étude française donne un aperçu des pratiques et croyances alimentaires et renforce l’intérêt de développer la recherche sur l’influence de l’alimentation sur la gestion des maladies rhumatismales.