{"title":"老死会增加死得不好的风险吗?","authors":"Véronique Fournier","doi":"10.4000/socio.14653","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Cet article explore l’hypothèse selon laquelle les personnes vieilles risqueraient aujourd’hui davantage d’être mal accompagnées à mourir par la médecine, du seul fait de leur âge. Les facteurs à l’origine de cette possible discrimination sont principalement au nombre de trois : (1) la mort ne s’approche et ne se repère pas de la même manière lorsque l’on ne meurt pas de maladie mais de vieillesse, si bien qu’il y a une certaine méconnaissance de la médecine à cet égard, et notamment une inadaptation des soins palliatifs tels qu’ils ont été développés jusqu’ici vis-à-vis de ce type de mort survenant par « déclin lent » ; (2) la vieillesse est également un facteur de risque important pour le patient de ne pas être autant respecté dans son autonomie qu’une personne jeune, car il est potentiellement vite catalogué hétéronome et vulnérable, devant être protégé, y compris contre soi-même ; (3) enfin, si vieillir longtemps sans maladie grave est un privilège, celui-ci peut s’accompagner d’une plus grande difficulté d’accès à une aide active à mourir, puisque les lois autorisant celles-ci ne l’ont fait jusqu’à présent que pour les personnes dont le pronostic vital est menacé à moyen terme par une maladie mortelle ou pour une souffrance inapaisable, toutes conditions qui ne sont pas reconnues aujourd’hui comme faisant partie du tableau de la grande vieillesse.","PeriodicalId":31312,"journal":{"name":"Socio","volume":"2 3","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-11-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Mourir de vieillesse augmente-t-il le risque de mal mourir ?\",\"authors\":\"Véronique Fournier\",\"doi\":\"10.4000/socio.14653\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Cet article explore l’hypothèse selon laquelle les personnes vieilles risqueraient aujourd’hui davantage d’être mal accompagnées à mourir par la médecine, du seul fait de leur âge. Les facteurs à l’origine de cette possible discrimination sont principalement au nombre de trois : (1) la mort ne s’approche et ne se repère pas de la même manière lorsque l’on ne meurt pas de maladie mais de vieillesse, si bien qu’il y a une certaine méconnaissance de la médecine à cet égard, et notamment une inadaptation des soins palliatifs tels qu’ils ont été développés jusqu’ici vis-à-vis de ce type de mort survenant par « déclin lent » ; (2) la vieillesse est également un facteur de risque important pour le patient de ne pas être autant respecté dans son autonomie qu’une personne jeune, car il est potentiellement vite catalogué hétéronome et vulnérable, devant être protégé, y compris contre soi-même ; (3) enfin, si vieillir longtemps sans maladie grave est un privilège, celui-ci peut s’accompagner d’une plus grande difficulté d’accès à une aide active à mourir, puisque les lois autorisant celles-ci ne l’ont fait jusqu’à présent que pour les personnes dont le pronostic vital est menacé à moyen terme par une maladie mortelle ou pour une souffrance inapaisable, toutes conditions qui ne sont pas reconnues aujourd’hui comme faisant partie du tableau de la grande vieillesse.\",\"PeriodicalId\":31312,\"journal\":{\"name\":\"Socio\",\"volume\":\"2 3\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2023-11-14\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Socio\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.4000/socio.14653\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Socio","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/socio.14653","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Mourir de vieillesse augmente-t-il le risque de mal mourir ?
Cet article explore l’hypothèse selon laquelle les personnes vieilles risqueraient aujourd’hui davantage d’être mal accompagnées à mourir par la médecine, du seul fait de leur âge. Les facteurs à l’origine de cette possible discrimination sont principalement au nombre de trois : (1) la mort ne s’approche et ne se repère pas de la même manière lorsque l’on ne meurt pas de maladie mais de vieillesse, si bien qu’il y a une certaine méconnaissance de la médecine à cet égard, et notamment une inadaptation des soins palliatifs tels qu’ils ont été développés jusqu’ici vis-à-vis de ce type de mort survenant par « déclin lent » ; (2) la vieillesse est également un facteur de risque important pour le patient de ne pas être autant respecté dans son autonomie qu’une personne jeune, car il est potentiellement vite catalogué hétéronome et vulnérable, devant être protégé, y compris contre soi-même ; (3) enfin, si vieillir longtemps sans maladie grave est un privilège, celui-ci peut s’accompagner d’une plus grande difficulté d’accès à une aide active à mourir, puisque les lois autorisant celles-ci ne l’ont fait jusqu’à présent que pour les personnes dont le pronostic vital est menacé à moyen terme par une maladie mortelle ou pour une souffrance inapaisable, toutes conditions qui ne sont pas reconnues aujourd’hui comme faisant partie du tableau de la grande vieillesse.