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Alors que l’on pourrait s’attendre à ce que cette « mondialisation » des sciences sociales conduise à une plus grande circulation des traditions disciplinaires nationales et à de multiples manifestations d’hybridation culturelle, nous assistons au contraire à l’imposition d’un mode de fonctionnement des sciences sociales curieusement singulier et harmonisé, qui favorise les revues anglophones actuellement dominantes dans les classements. Paradoxalement, les normes relatives à la longueur d’un article scientifique ou encore à la manière de formuler un argument sont à la fois familières et intimement connues, tout en restant opaques et d’origine inconnue. Elles semblent neutres ou se présentent comme telles. Pourtant, en interrogeant les origines socio-contextuelles de ces règles qui façonnent si fortement le monde de l’édition universitaire et, osons le dire, du raisonnement, nous souhaitons poser des questions sur les conditions du présent et sur la naturalisation des normes de rédaction d’un article scientifique. 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L’art d’écrire les sciences sociales : remettre en cause la politique du style dominante
En examinant de manière critique les consignes dictées par les revues dominantes, tant sur le fond que sur le style, cet article interroge ce que signifie écrire des sciences sociales au xxie siècle. La production et la diffusion académiques s’effectuent désormais régulièrement au-delà des frontières nationales, l’anglais étant souvent la lingua franca de ces échanges mondiaux. Bien qu’il ne s’agisse que d’un des effets de cette restructuration, les revues universitaires sont devenues plus transnationales, tant au regard des auteurs et des autrices dont elles publient les travaux que du lectorat qu’elles cherchent à attirer. Alors que l’on pourrait s’attendre à ce que cette « mondialisation » des sciences sociales conduise à une plus grande circulation des traditions disciplinaires nationales et à de multiples manifestations d’hybridation culturelle, nous assistons au contraire à l’imposition d’un mode de fonctionnement des sciences sociales curieusement singulier et harmonisé, qui favorise les revues anglophones actuellement dominantes dans les classements. Paradoxalement, les normes relatives à la longueur d’un article scientifique ou encore à la manière de formuler un argument sont à la fois familières et intimement connues, tout en restant opaques et d’origine inconnue. Elles semblent neutres ou se présentent comme telles. Pourtant, en interrogeant les origines socio-contextuelles de ces règles qui façonnent si fortement le monde de l’édition universitaire et, osons le dire, du raisonnement, nous souhaitons poser des questions sur les conditions du présent et sur la naturalisation des normes de rédaction d’un article scientifique. En conclusion de cette exploration, nous suggérons des pistes alternatives qu’une nouvelle revue telle que la nôtre se doit de présenter.