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Rire de l’adultère pour se moquer des convenances bourgeoises et se gausser du droit (1880-1940)
Les journalistes judiciaires, appelés tribunaliers, assistent aux audiences correctionnelles et à celles des cours d’assises. Ils reproduisent les échanges verbaux et signalent les moments où le public s’esclaffe. L’adultère figure en tête des « causes amusantes », selon l’expression courante de l’époque. De la sorte, si le rire, toujours tributaire d’une époque et d’un contexte, permet de communier, il est aussi une façon de se moquer de la justice. Des chroniqueurs se demandent si l’adultère doit vraiment être du ressort de la Justice pénale. Toutefois, pendant l’entre-deux-guerres, le rire s’avère moins anodin, il mène parfois la charge contre le Code pénal et la société patriarcale ou, au contraire, contre le « relâchement des mœurs ». En se moquant des maris trompés, les tribunaliers renforcent les représentations des rôles masculins et féminins, tels qu’elles ont été fixées dans le Code civil napoléonien.