{"title":"人类学家的观点","authors":"Pierre-Joseph Laurent","doi":"10.3917/sr.056.0133","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Contempler un visage peut semer le doute, conduire au trouble, à l’équivoque. Incapable de se détacher d’un visage, la fascination relève de l’ineffable. La beauté favorise un monde à deux, la fabrication d’une bulle. En cela elle est asociale, elle ne permet pas de faire société. Je formule la proposition selon laquelle pour faire société, la beauté des corps, dans le sens de son inégale répartition, a dû être régulée, prise en charge, maîtrisée. Ce texte montre comment ce fut le cas pour les sociétés coutumières étudiées par les anthropologues. Il analyse ensuite comment les sociétés contemporaines se sont émancipées des anciens principes de la régulation sociale de la beauté pour finalement valoriser une identité à fleur de peau ; enfin, il examine les conséquences de cette émancipation sur les personnes, les relations sociales et la société dans son ensemble.","PeriodicalId":493467,"journal":{"name":"Sociétés & Représentations","volume":"160 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-10-20","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Regard d’un anthropologue\",\"authors\":\"Pierre-Joseph Laurent\",\"doi\":\"10.3917/sr.056.0133\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Contempler un visage peut semer le doute, conduire au trouble, à l’équivoque. Incapable de se détacher d’un visage, la fascination relève de l’ineffable. La beauté favorise un monde à deux, la fabrication d’une bulle. En cela elle est asociale, elle ne permet pas de faire société. Je formule la proposition selon laquelle pour faire société, la beauté des corps, dans le sens de son inégale répartition, a dû être régulée, prise en charge, maîtrisée. Ce texte montre comment ce fut le cas pour les sociétés coutumières étudiées par les anthropologues. Il analyse ensuite comment les sociétés contemporaines se sont émancipées des anciens principes de la régulation sociale de la beauté pour finalement valoriser une identité à fleur de peau ; enfin, il examine les conséquences de cette émancipation sur les personnes, les relations sociales et la société dans son ensemble.\",\"PeriodicalId\":493467,\"journal\":{\"name\":\"Sociétés & Représentations\",\"volume\":\"160 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2023-10-20\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Sociétés & Représentations\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.3917/sr.056.0133\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Sociétés & Représentations","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/sr.056.0133","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Contempler un visage peut semer le doute, conduire au trouble, à l’équivoque. Incapable de se détacher d’un visage, la fascination relève de l’ineffable. La beauté favorise un monde à deux, la fabrication d’une bulle. En cela elle est asociale, elle ne permet pas de faire société. Je formule la proposition selon laquelle pour faire société, la beauté des corps, dans le sens de son inégale répartition, a dû être régulée, prise en charge, maîtrisée. Ce texte montre comment ce fut le cas pour les sociétés coutumières étudiées par les anthropologues. Il analyse ensuite comment les sociétés contemporaines se sont émancipées des anciens principes de la régulation sociale de la beauté pour finalement valoriser une identité à fleur de peau ; enfin, il examine les conséquences de cette émancipation sur les personnes, les relations sociales et la société dans son ensemble.