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L’Asie centrale ou la reconfiguration d’un monde post-poutinien
L’Asie centrale, nouveau centre du monde ? La Chine y a redécouvert, à la faveur des indépendances, une profondeur stratégique. Elle lui donne à la fois accès à l’Union européenne et au Moyen-Orient. Empêtrée dans la guerre menée contre l’Ukraine, la marginalisation de Moscou profite au renforcement des positions et des partenariats établis par Pékin dans cette partie du monde. La Chine renoue ainsi à travers le narratif des Nouvelles Routes de la Soie avec une histoire multiséculaire et des enjeux que lui disputent les grandes puissances régionales que sont la Turquie, l’Iran, l’Inde voire les pays du Golfe. Un très «Grand Jeu» en somme qui met aux prises des cultures politiques dont les référents s’inspirent souvent de matrices et de mythologies communes. Soviétisme pour les uns, panturquisme pour les autres, sans oublier le rejet viscéral de ces hommes de l’ombre, djihadistes ouïghours notamment, qui rejettent en bloc l’autorité de la Chine. Perçue comme un État colonial par les opinions, le rêve de pacification des régions du grand Ouest, du Xinjiang et de l’étranger proche, coïncide pour la Chine et son dirigeant Xi Jinping avec un projet normatif de grande ampleur, synonyme d’opportunités marchandes et de glacis stratégique. Gageure ou réalité probable ? Cet article tente d’apporter des réponses à cette question.