{"title":"从精神追求到对合法性的追求:轮回和欧洲或北美苦行僧在印度的认可问题","authors":"Catherine De Guise","doi":"10.18357/anthropologica65120232656","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Lorsqu’il est question de l’Inde, l’image exotique de l’ascète hindou mobilise l’imaginaire des sociétés contemporaines. Devenir ascète implique de vivre « hors du monde » pour se consacrer à la réalisation spirituelle. Pour les hindous de naissance, l’ascétisme se positionne d’emblée comme une voie à privilégier pour atteindre la délivrance ultime et pour garantir le maintien de l’ordre cosmique. Pour des personnes qui proviennent de contextes sécularisés, individualisés et matérialistes, choisir l’ascétisme relève d’un choix autonome et marginal, distinct, voire contraire à leurs obligations sociales et religieuses. Pourtant, certains ont quitté leur héritage culturel et religieux d’origine pour arborer la robe couleur safran et adopter un mode de vie ascétique dans un contexte où traditionnellement, l’on ne devient pas hindou, mais on naît hindou. En plaçant l’accent sur le vécu de leur spiritualité, l’analyse montre que leur constitution d’un soi spirituel est soumise à un processus incessant de validation, tant subjective que collective. Référant d’abord à la notion de saṃskāra, soit les traces laissées par les vies antérieures, pour justifier et interpréter leurs choix, ces ascètes valident ensuite leurs pratiques ascétiques dans l’interaction avec leurs pairs par la définition d’un cadre autoréférentiel de reconnaissance qui leur est propre.","PeriodicalId":35455,"journal":{"name":"Anthropologica","volume":"62 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-09-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"De la quête spirituelle à la quête de légitimité : Samskara et enjeux de reconnaissance d’ascètes européens ou nord-américains en Inde\",\"authors\":\"Catherine De Guise\",\"doi\":\"10.18357/anthropologica65120232656\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Lorsqu’il est question de l’Inde, l’image exotique de l’ascète hindou mobilise l’imaginaire des sociétés contemporaines. Devenir ascète implique de vivre « hors du monde » pour se consacrer à la réalisation spirituelle. Pour les hindous de naissance, l’ascétisme se positionne d’emblée comme une voie à privilégier pour atteindre la délivrance ultime et pour garantir le maintien de l’ordre cosmique. Pour des personnes qui proviennent de contextes sécularisés, individualisés et matérialistes, choisir l’ascétisme relève d’un choix autonome et marginal, distinct, voire contraire à leurs obligations sociales et religieuses. Pourtant, certains ont quitté leur héritage culturel et religieux d’origine pour arborer la robe couleur safran et adopter un mode de vie ascétique dans un contexte où traditionnellement, l’on ne devient pas hindou, mais on naît hindou. En plaçant l’accent sur le vécu de leur spiritualité, l’analyse montre que leur constitution d’un soi spirituel est soumise à un processus incessant de validation, tant subjective que collective. Référant d’abord à la notion de saṃskāra, soit les traces laissées par les vies antérieures, pour justifier et interpréter leurs choix, ces ascètes valident ensuite leurs pratiques ascétiques dans l’interaction avec leurs pairs par la définition d’un cadre autoréférentiel de reconnaissance qui leur est propre.\",\"PeriodicalId\":35455,\"journal\":{\"name\":\"Anthropologica\",\"volume\":\"62 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2023-09-28\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Anthropologica\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.18357/anthropologica65120232656\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q3\",\"JCRName\":\"Arts and Humanities\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Anthropologica","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.18357/anthropologica65120232656","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"Arts and Humanities","Score":null,"Total":0}
De la quête spirituelle à la quête de légitimité : Samskara et enjeux de reconnaissance d’ascètes européens ou nord-américains en Inde
Lorsqu’il est question de l’Inde, l’image exotique de l’ascète hindou mobilise l’imaginaire des sociétés contemporaines. Devenir ascète implique de vivre « hors du monde » pour se consacrer à la réalisation spirituelle. Pour les hindous de naissance, l’ascétisme se positionne d’emblée comme une voie à privilégier pour atteindre la délivrance ultime et pour garantir le maintien de l’ordre cosmique. Pour des personnes qui proviennent de contextes sécularisés, individualisés et matérialistes, choisir l’ascétisme relève d’un choix autonome et marginal, distinct, voire contraire à leurs obligations sociales et religieuses. Pourtant, certains ont quitté leur héritage culturel et religieux d’origine pour arborer la robe couleur safran et adopter un mode de vie ascétique dans un contexte où traditionnellement, l’on ne devient pas hindou, mais on naît hindou. En plaçant l’accent sur le vécu de leur spiritualité, l’analyse montre que leur constitution d’un soi spirituel est soumise à un processus incessant de validation, tant subjective que collective. Référant d’abord à la notion de saṃskāra, soit les traces laissées par les vies antérieures, pour justifier et interpréter leurs choix, ces ascètes valident ensuite leurs pratiques ascétiques dans l’interaction avec leurs pairs par la définition d’un cadre autoréférentiel de reconnaissance qui leur est propre.
期刊介绍:
Anthropologica is the official publication of the Canadian Anthropology Society / Société canadienne d"anthropologie. A biannual journal, it publishes peer-reviewed articles in both French and English devoted to social and cultural issues whether they are pre-historic, historic, contemporary, biological, linguistic, applied or theoretical in orientation.