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Un travail social « réaliste » : Comment les associations « opératrices » de l’action sociale tempèrent les attentes envers l’État français
Pour gérer la crise des réfugié·es, l’État français a sous-traité l’accompagnement des demandeurs et demandeuses d’asile et des réfugié·es à des associations. La sous-traitance soumet ces associations à des objectifs d’efficacité et d’austérité, contraignant le travail de leurs salarié·es et mettant à mal l’idéal d’un travail social humain et relationnel. Cet article analyse les pratiques d’accompagnement des salarié·es de ces associations dans des centres d’hébergement et des programmes de réinstallation. Fortement contraint·es dans leur capacité à humaniser les opérations de l’État, ces salarié·es entreprennent un travail social « réaliste ». Ils et elles façonnent le « rapport ordinaire » (Spire, 2016) des demandeurs et demandeuses d’asile et des réfugié·es à l’État en les socialisant à une forme de résignation face à des services publics dégradés.