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Un féminisme feuilletoniste : Les Vierges russes de Marie-Louise Gagneur
À l’orée du xixe siècle, la femme russe dite « nihiliste » devient un objet de crainte et de fascination dans toute l’Europe. Des femmes russes bien réelles, ayant commis des actes de violence politique à des fins révolutionnaires, coexistent à l’époque avec leurs homologues de fiction, à qui l’on consacre nombre de romans, de pièces de théâtre et d’autres représentations, au moment où les médias de masse connaissent une phase de grande expansion en Europe occidentale. En France, ce paysage médiatique en pleine mutation s’incarne dans deux genres étroitement liés et où les frontières entre réalité et fiction sont souvent floues : le roman-feuilleton et le fait divers. Paru en 1880, le roman Les Vierges russes aborde le thème de la femme révolutionnaire russe pour mieux interroger les questions féministes de son temps. Son auteure, l’écrivaine et militante féministe Marie-Louise Gagneur (1832-1902), fut une feuilletoniste célèbre et prolifique.Cet article s’appuie sur une lecture attentive des représentations du genre dans Les Vierges russes (l’un des seuls « romans nihilistes » à avoir été écrit par une femme), pour postuler que les récits littéraires consacrés aux femmes nihilistes ont joué un rôle clé dans la création d’un archétype de la révolutionnaire russe, archétype qui s’est maintenu durant une bonne partie du xxe siècle.