他者的挑战

Louise Ménard
{"title":"他者的挑战","authors":"Louise Ménard","doi":"10.14428/qpes.v1i4.62323","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Ce numéro spécial fait suite au colloque qui a eu lieu en juin 2017 à Grenoble et dont les co-présidents étaient Yvan Pigeonnat et Julien Douady. Dix textes ont été choisis pour représenter son thème : Relever les défis de l’altérité dans l’enseignement supérieur. \nLe concept d’altérité est emprunté du latin alteritas, dérivé de l’étymologie alter. Il désigne le caractère de ce qui est autre (Ferréol et Jucquois, 2003). L’altérité reconnaît l’autre en tant que personne différente. Elle permet de dépasser une perspective dichotomique du moi et de l’autre, car l’autre, reconnu en tant que tel, contribue à définir ma propre identité. L’altérité s’inscrit dans un rapport à l’autre comme le définit Ricœur (1990) : « je deviens plus et mieux moi-même au contact des autres et je prends mieux conscience tout à la fois de ma spécificité et de ma pluralité » (p. 30). \nLa prise en compte du concept d’altérité nous invite à réfléchir et à agir, car nous vivons aujourd’hui dans des sociétés foncièrement hétérogènes : « Socialisation, enculturation, scolarisation, éducation se déclinent désormais au pluriel » (Abdallah-Pretceill et al., 1997, p. 123). En enseignement supérieur, la reconnaissance et la prise en compte de la différence et de la diversité individuelle et collective constituent un défi important, car l’université est souvent définie comme un lieu de transmission des savoirs sans tenir compte de l’hétérogénéité sociale. Mais voilà que s’impose cette réalité qui amène certains enseignants à explorer l’apprentissage de la différence, de la diversité. Cet engagement implique d’accueillir et de s’ouvrir à la diversité et à la différence : « Une telle finalité éducative suppose que soit pleinement reconnue la singularité individuelle et que soient pris en compte les multiples facteurs de différenciation qui la composent : différenciation psychologique, mais aussi linguistique, culturelle, sociale, etc. » (Delory-Momberger et Mabilon-Bonfils, 2015, p. 11). \nMais comment intégrer pédagogiquement l’autre ? Cela n’est possible qu’en considérant l’université comme un lieu où l’apprentissage se déploie dans un vivre-ensemble. Il s’agit alors, dans le cadre des activités et des apprentissages communs, de mettre en place des conditions, des dispositifs pour que l’on puisse échanger et travailler ensemble ; de créer un lieu pour partager éventuellement nos représentations, nos croyances, nos référents culturels, nos modes de compréhension et d’action liés à la diversité (Matthey et Simon, 2009). Une telle démarche a pour conséquence de remettre en question les approches centrées sur l’enseignant comme l’exposé magistral ou la démonstration. Elle ne peut être actualisée que dans le cadre d’une pédagogie centrée sur le dialogue et la collaboration, d’une pédagogie novatrice centrée sur l’étudiant.","PeriodicalId":137469,"journal":{"name":"Les Annales de QPES","volume":"20 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-06-17","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Les défis de l’altérité\",\"authors\":\"Louise Ménard\",\"doi\":\"10.14428/qpes.v1i4.62323\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Ce numéro spécial fait suite au colloque qui a eu lieu en juin 2017 à Grenoble et dont les co-présidents étaient Yvan Pigeonnat et Julien Douady. 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摘要

本期特刊是继2017年6月在格勒诺布尔举行的研讨会之后出版的,该研讨会的联合主席是Yvan Pigeonnat和Julien Douady。它的主题是“迎接高等教育中差异性的挑战”,选取了10篇文章。他者的概念来自拉丁语alteritas,来源于词源alter。它指的是他人的特征(ferreol和Jucquois, 2003)。他者承认对方是不同的人。它使我们能够超越自我和他者的二分观,因为他者,被承认为他者,有助于定义我自己的身份。正如Ricœur(1990)所定义的,他者是与他者关系的一部分:“我在与他人的接触中变得越来越好,我越来越意识到自己的特殊性和多元性”(第30页)。考虑到他者的概念,我们需要反思和行动,因为我们今天生活在一个本质上异质的社会中:“社会化、文化、学校教育和教育现在以复数形式出现”(Abdallah-Pretceill et al., 1997, p. 123)。在高等教育中,承认和考虑差异以及个人和集体的多样性是一项重大挑战,因为大学经常被定义为传授知识的地方,而不考虑社会的异质性。但事实是,一些教师正在探索学习差异和多样性的方法。承诺意味着欢迎并接受多样性和差异:«这样一个面向教育充分承认个体的独特性,并假定确保考虑到多种因素组成:差异化差异化,而且在语言、文化、社会、心理等»(Delory-Momberger Mabilon-Bonfils。2015年,第11页)。但是如何在教学上整合彼此呢?只有把大学看作是一个学习在共同生活中展开的地方,这才有可能。因此,这是一个在共同活动和学习的框架内创造条件和安排的问题,以便我们可以一起交流和工作;创造一个地方,最终分享我们的表现,我们的信仰,我们的文化参照,我们的理解和行动模式与多样性相关(Matthey和Simon, 2009)。这种方法的结果是对以教师为中心的方法,如讲课或演示提出了质疑。它只能作为一种以对话和合作为中心的教学方法的一部分,一种以学生为中心的创新教学方法来更新。
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
Les défis de l’altérité
Ce numéro spécial fait suite au colloque qui a eu lieu en juin 2017 à Grenoble et dont les co-présidents étaient Yvan Pigeonnat et Julien Douady. Dix textes ont été choisis pour représenter son thème : Relever les défis de l’altérité dans l’enseignement supérieur. Le concept d’altérité est emprunté du latin alteritas, dérivé de l’étymologie alter. Il désigne le caractère de ce qui est autre (Ferréol et Jucquois, 2003). L’altérité reconnaît l’autre en tant que personne différente. Elle permet de dépasser une perspective dichotomique du moi et de l’autre, car l’autre, reconnu en tant que tel, contribue à définir ma propre identité. L’altérité s’inscrit dans un rapport à l’autre comme le définit Ricœur (1990) : « je deviens plus et mieux moi-même au contact des autres et je prends mieux conscience tout à la fois de ma spécificité et de ma pluralité » (p. 30). La prise en compte du concept d’altérité nous invite à réfléchir et à agir, car nous vivons aujourd’hui dans des sociétés foncièrement hétérogènes : « Socialisation, enculturation, scolarisation, éducation se déclinent désormais au pluriel » (Abdallah-Pretceill et al., 1997, p. 123). En enseignement supérieur, la reconnaissance et la prise en compte de la différence et de la diversité individuelle et collective constituent un défi important, car l’université est souvent définie comme un lieu de transmission des savoirs sans tenir compte de l’hétérogénéité sociale. Mais voilà que s’impose cette réalité qui amène certains enseignants à explorer l’apprentissage de la différence, de la diversité. Cet engagement implique d’accueillir et de s’ouvrir à la diversité et à la différence : « Une telle finalité éducative suppose que soit pleinement reconnue la singularité individuelle et que soient pris en compte les multiples facteurs de différenciation qui la composent : différenciation psychologique, mais aussi linguistique, culturelle, sociale, etc. » (Delory-Momberger et Mabilon-Bonfils, 2015, p. 11). Mais comment intégrer pédagogiquement l’autre ? Cela n’est possible qu’en considérant l’université comme un lieu où l’apprentissage se déploie dans un vivre-ensemble. Il s’agit alors, dans le cadre des activités et des apprentissages communs, de mettre en place des conditions, des dispositifs pour que l’on puisse échanger et travailler ensemble ; de créer un lieu pour partager éventuellement nos représentations, nos croyances, nos référents culturels, nos modes de compréhension et d’action liés à la diversité (Matthey et Simon, 2009). Une telle démarche a pour conséquence de remettre en question les approches centrées sur l’enseignant comme l’exposé magistral ou la démonstration. Elle ne peut être actualisée que dans le cadre d’une pédagogie centrée sur le dialogue et la collaboration, d’une pédagogie novatrice centrée sur l’étudiant.
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