{"title":"\"盲目或有视力的女神\"","authors":"Tommaso Landolfi, Étienne Boillet","doi":"10.58282/lht.1825","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"N. d. trad : Inedite en francais, cette nouvelle a ete publiee dans le recueil In societa en 1962. Pour traduire un long passage situe vers le debut (« Or il advint un beau jour qu’Ernest tira de l’urne les mots suivants (...) L’Infini de Leopardi »), nous avons du nous ecarter d’une traduction fidele et proceder a une sorte d’adaptation. Cela est signale par un changement de police du debut a la fin de ce passage. Immediatement apres, dans la note n°2, nous expliquons les raisons de cette demarche.Un jour, la poesie prendra fin, pour cette meme raison que le jeu d’echecs est fatalement destine a s’epuiser, et donc parce que le nombre de combinaisons possibles de phrases, de mots, de syllabes est bel et bien limite quoiqu’immense (d’ailleurs ce raisonnement pourrait s’etendre aux beaux-arts restants, et a bien d’autres belles choses encore). Un mathematicien serait peut-etre capable de calculer le nombre total de poemes que l’on pourrait composer dans les differentes langues du monde ; une fois celles-ci composees, fut-ce dans des centaines de milliers d’annees, on serait oblige de recommencer de zero et, en somme, de reproduire bon gre ou mal gre les poemes ou combinaisons precedentes, de recopier a l’identique, en d’autres termes, l’œuvre de nos predecesseurs. (C’est pourquoi il est inutile que certains se donnent tant de peine : la poesie n’a besoin de personne pour mourir).Ainsi pensait, a tort ou a raison, le poete Ernest. Mais ce sont justement ces ameres considerations","PeriodicalId":126948,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","volume":"401 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2016-07-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"« La déesse aveugle ou voyante »\",\"authors\":\"Tommaso Landolfi, Étienne Boillet\",\"doi\":\"10.58282/lht.1825\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"N. d. trad : Inedite en francais, cette nouvelle a ete publiee dans le recueil In societa en 1962. Pour traduire un long passage situe vers le debut (« Or il advint un beau jour qu’Ernest tira de l’urne les mots suivants (...) L’Infini de Leopardi »), nous avons du nous ecarter d’une traduction fidele et proceder a une sorte d’adaptation. Cela est signale par un changement de police du debut a la fin de ce passage. Immediatement apres, dans la note n°2, nous expliquons les raisons de cette demarche.Un jour, la poesie prendra fin, pour cette meme raison que le jeu d’echecs est fatalement destine a s’epuiser, et donc parce que le nombre de combinaisons possibles de phrases, de mots, de syllabes est bel et bien limite quoiqu’immense (d’ailleurs ce raisonnement pourrait s’etendre aux beaux-arts restants, et a bien d’autres belles choses encore). Un mathematicien serait peut-etre capable de calculer le nombre total de poemes que l’on pourrait composer dans les differentes langues du monde ; une fois celles-ci composees, fut-ce dans des centaines de milliers d’annees, on serait oblige de recommencer de zero et, en somme, de reproduire bon gre ou mal gre les poemes ou combinaisons precedentes, de recopier a l’identique, en d’autres termes, l’œuvre de nos predecesseurs. (C’est pourquoi il est inutile que certains se donnent tant de peine : la poesie n’a besoin de personne pour mourir).Ainsi pensait, a tort ou a raison, le poete Ernest. Mais ce sont justement ces ameres considerations\",\"PeriodicalId\":126948,\"journal\":{\"name\":\"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères\",\"volume\":\"401 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2016-07-14\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.58282/lht.1825\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Fabula-Lht : Pierre Ménard, notre ami et ses confrères","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/lht.1825","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
N. d. trad : Inedite en francais, cette nouvelle a ete publiee dans le recueil In societa en 1962. Pour traduire un long passage situe vers le debut (« Or il advint un beau jour qu’Ernest tira de l’urne les mots suivants (...) L’Infini de Leopardi »), nous avons du nous ecarter d’une traduction fidele et proceder a une sorte d’adaptation. Cela est signale par un changement de police du debut a la fin de ce passage. Immediatement apres, dans la note n°2, nous expliquons les raisons de cette demarche.Un jour, la poesie prendra fin, pour cette meme raison que le jeu d’echecs est fatalement destine a s’epuiser, et donc parce que le nombre de combinaisons possibles de phrases, de mots, de syllabes est bel et bien limite quoiqu’immense (d’ailleurs ce raisonnement pourrait s’etendre aux beaux-arts restants, et a bien d’autres belles choses encore). Un mathematicien serait peut-etre capable de calculer le nombre total de poemes que l’on pourrait composer dans les differentes langues du monde ; une fois celles-ci composees, fut-ce dans des centaines de milliers d’annees, on serait oblige de recommencer de zero et, en somme, de reproduire bon gre ou mal gre les poemes ou combinaisons precedentes, de recopier a l’identique, en d’autres termes, l’œuvre de nos predecesseurs. (C’est pourquoi il est inutile que certains se donnent tant de peine : la poesie n’a besoin de personne pour mourir).Ainsi pensait, a tort ou a raison, le poete Ernest. Mais ce sont justement ces ameres considerations