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De quoi les traces regardées comme des objets sont-elles l’archive ?
Les historiens et quelques autres, les litteraires, par exemple, ont l’habitude de scruter les traces que portent des archives quand ils frequentent ces lieux qu’on appelle « les archives » : traces selectionnees et classees d’actions accomplies, d’opinions, de convictions, etc., et aussi traces de l’action d’archiver. Nous voudrions adopter ici une demarche a rebours de celle-ci en nous demandant ce que gardent les traces comme archive de leur production. Ces traces sont pour nous, dans notre travail d’historien, des ecrits, deposes dans des depots d’archives ou non. Si l’on regarde ces traces non comme des reservoirs d’informations, mais comme des objets a part entiere produits d’une histoire, il faut admettre que ces ecrits sont le fruit d’une ecriture. Pas seulement d’une activite graphique, mais d’un travail de la langue, tout particulierement dans une societe ou la litterature peut servir de norme et d’inspiration ; d’horizon et de ressource. La question devient alors : l’ecriture peut-elle etre consideree comme un geste de conservation historiquement situe susceptible d’etre etudie comme tel ? Peut-on en faire l’ethnographie ? Pour le dire autrement : peut-on etudier un ecrit du passe comme archive de son ecriture ?Nous avons souhaite explorer, dans cette perspective, quelques ecrits des XVIIe et XIXe siecles, des ecrits conserves, certains comme archives de l’Etat, d’autres comme œuvres – pour les premiers, donc, des ecrits consideres ordinairement comme des documents