{"title":"克里奥尔语与死亡:穿越红树林的身份诗学","authors":"Patoimbasba Nikiema","doi":"10.1080/21674736.2022.2092272","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Abstract La littérature antillaise se caractérise par la centralité de la question de l’identité particulière de l’archipel. Cette question identitaire tient non seulement de l’action de l’histoire dans la région, mais aussi de la multiculturalité et des influences raciales dans l’espace. Avec l’émergence de la négritude, l’identité spécifique antillaise s’est vite noyée dans la cause de l’homme africain dans le monde, et s’est ainsi focalisée dans sa filiation avec le continent africain. Pour Edouard Glissant, Raphaël Confiant, Jean Bernabé et autres écrivains, pour qui l’identité antillaise ne doit pas être intrinsèquement continentale, c’est-à-dire, tournée vers l’extérieur, il y a nécessité de resituer cette identité dans une relation archipélique qui se focalise sur les différentes interactions et constructions internes. Avec Traversée de la Mangrove, Maryse Condé s’insère dans cette filialité qui est marquée par la réunion du divers dans l’espace. Cependant Condé ne se contente pas de narrativiser le rapprochement des identités multiples. A travers la mort du protagoniste, Francis Sancher, elle créolise l’identité antillaise, indiquant par cette fusion du divers, la nécessité de la mort des identités racines et continentales et l’effondrement des frontières raciales et culturelles qui les symbolisent. Ce travail se propose d’analyser la mort de Sancher comme une métaphore de la mort des identités multiples. Se basant sur les travaux de Glissant, de Confiant, de Michel Agier et de Serge Domi, je soutiens que la créolité n’est possible que dans l’expression empirique de la diversalité.","PeriodicalId":116895,"journal":{"name":"Journal of the African Literature Association","volume":"12 5","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2022-07-08","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":"{\"title\":\"Créolité et mort: une poétique des identités dans Traversée de la mangrove\",\"authors\":\"Patoimbasba Nikiema\",\"doi\":\"10.1080/21674736.2022.2092272\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Abstract La littérature antillaise se caractérise par la centralité de la question de l’identité particulière de l’archipel. Cette question identitaire tient non seulement de l’action de l’histoire dans la région, mais aussi de la multiculturalité et des influences raciales dans l’espace. Avec l’émergence de la négritude, l’identité spécifique antillaise s’est vite noyée dans la cause de l’homme africain dans le monde, et s’est ainsi focalisée dans sa filiation avec le continent africain. Pour Edouard Glissant, Raphaël Confiant, Jean Bernabé et autres écrivains, pour qui l’identité antillaise ne doit pas être intrinsèquement continentale, c’est-à-dire, tournée vers l’extérieur, il y a nécessité de resituer cette identité dans une relation archipélique qui se focalise sur les différentes interactions et constructions internes. Avec Traversée de la Mangrove, Maryse Condé s’insère dans cette filialité qui est marquée par la réunion du divers dans l’espace. Cependant Condé ne se contente pas de narrativiser le rapprochement des identités multiples. A travers la mort du protagoniste, Francis Sancher, elle créolise l’identité antillaise, indiquant par cette fusion du divers, la nécessité de la mort des identités racines et continentales et l’effondrement des frontières raciales et culturelles qui les symbolisent. Ce travail se propose d’analyser la mort de Sancher comme une métaphore de la mort des identités multiples. Se basant sur les travaux de Glissant, de Confiant, de Michel Agier et de Serge Domi, je soutiens que la créolité n’est possible que dans l’expression empirique de la diversalité.\",\"PeriodicalId\":116895,\"journal\":{\"name\":\"Journal of the African Literature Association\",\"volume\":\"12 5\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2022-07-08\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"1\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Journal of the African Literature Association\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.1080/21674736.2022.2092272\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Journal of the African Literature Association","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1080/21674736.2022.2092272","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Créolité et mort: une poétique des identités dans Traversée de la mangrove
Abstract La littérature antillaise se caractérise par la centralité de la question de l’identité particulière de l’archipel. Cette question identitaire tient non seulement de l’action de l’histoire dans la région, mais aussi de la multiculturalité et des influences raciales dans l’espace. Avec l’émergence de la négritude, l’identité spécifique antillaise s’est vite noyée dans la cause de l’homme africain dans le monde, et s’est ainsi focalisée dans sa filiation avec le continent africain. Pour Edouard Glissant, Raphaël Confiant, Jean Bernabé et autres écrivains, pour qui l’identité antillaise ne doit pas être intrinsèquement continentale, c’est-à-dire, tournée vers l’extérieur, il y a nécessité de resituer cette identité dans une relation archipélique qui se focalise sur les différentes interactions et constructions internes. Avec Traversée de la Mangrove, Maryse Condé s’insère dans cette filialité qui est marquée par la réunion du divers dans l’espace. Cependant Condé ne se contente pas de narrativiser le rapprochement des identités multiples. A travers la mort du protagoniste, Francis Sancher, elle créolise l’identité antillaise, indiquant par cette fusion du divers, la nécessité de la mort des identités racines et continentales et l’effondrement des frontières raciales et culturelles qui les symbolisent. Ce travail se propose d’analyser la mort de Sancher comme une métaphore de la mort des identités multiples. Se basant sur les travaux de Glissant, de Confiant, de Michel Agier et de Serge Domi, je soutiens que la créolité n’est possible que dans l’expression empirique de la diversalité.