{"title":"监狱和夜总会","authors":"Marie Bonte, Zara Fournier","doi":"10.4000/gc.7341","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"L’objet de cet article est de faire des lieux-fantomes un outil de comprehension de la situation post-conflictuelle au Liban. La reflexion menee se situe a la croisee de deux terrains de recherches : les spatialites nocturnes dans la ville de Beyrouth d’une part, et la fabrique des lieux de memoire au Sud du Liban d’autre part. Ces espaces ont connu de nombreuses periodes de conflit, de duree et d’intensite variables. Les heritages de ces conflits sont d’ordres divers et posent la double question de l’inachevement – plus precisement, de la difficulte a clore une periode trouble – et des resurgences memorielles. Nous interrogeons ces heritages a travers la notion de lieu-fantome, qui designe des lieux ou les traces du passe – conflictuel ou non – hantent le present et modifient les perceptions et les usages de l’espace. La mise en perspective de deux terrains d’etude mene d’abord a nous interroger sur les types de lieux-fantomes et les modalites de leur persistance ou de leur production. Ces lieux-fantomes apparaissent ensuite comme dissonants, dans la mesure ou ils renvoient a un dedoublement des temporalites auxquelles ils font reference. Enfin, l’usage ou l’instrumentalisation de ces lieux par divers acteurs, notamment politiques, est analyse via le processus – souvent detourne – de conjuration du passe. Ces trois registres d’analyse (spatialites, dissonances, conjurations) donnent a voir differents modes d’appropriation ou d’instrumentalisation des lieux-fantomes, qui sont autant de moyens d’habiter Beyrouth et le Liban.","PeriodicalId":375936,"journal":{"name":"Géographie et cultures","volume":"22 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2018-07-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":"{\"title\":\"Prison et boîte de nuit\",\"authors\":\"Marie Bonte, Zara Fournier\",\"doi\":\"10.4000/gc.7341\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"L’objet de cet article est de faire des lieux-fantomes un outil de comprehension de la situation post-conflictuelle au Liban. La reflexion menee se situe a la croisee de deux terrains de recherches : les spatialites nocturnes dans la ville de Beyrouth d’une part, et la fabrique des lieux de memoire au Sud du Liban d’autre part. Ces espaces ont connu de nombreuses periodes de conflit, de duree et d’intensite variables. Les heritages de ces conflits sont d’ordres divers et posent la double question de l’inachevement – plus precisement, de la difficulte a clore une periode trouble – et des resurgences memorielles. Nous interrogeons ces heritages a travers la notion de lieu-fantome, qui designe des lieux ou les traces du passe – conflictuel ou non – hantent le present et modifient les perceptions et les usages de l’espace. La mise en perspective de deux terrains d’etude mene d’abord a nous interroger sur les types de lieux-fantomes et les modalites de leur persistance ou de leur production. Ces lieux-fantomes apparaissent ensuite comme dissonants, dans la mesure ou ils renvoient a un dedoublement des temporalites auxquelles ils font reference. Enfin, l’usage ou l’instrumentalisation de ces lieux par divers acteurs, notamment politiques, est analyse via le processus – souvent detourne – de conjuration du passe. Ces trois registres d’analyse (spatialites, dissonances, conjurations) donnent a voir differents modes d’appropriation ou d’instrumentalisation des lieux-fantomes, qui sont autant de moyens d’habiter Beyrouth et le Liban.\",\"PeriodicalId\":375936,\"journal\":{\"name\":\"Géographie et cultures\",\"volume\":\"22 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2018-07-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"1\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Géographie et cultures\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.4000/gc.7341\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Géographie et cultures","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/gc.7341","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
L’objet de cet article est de faire des lieux-fantomes un outil de comprehension de la situation post-conflictuelle au Liban. La reflexion menee se situe a la croisee de deux terrains de recherches : les spatialites nocturnes dans la ville de Beyrouth d’une part, et la fabrique des lieux de memoire au Sud du Liban d’autre part. Ces espaces ont connu de nombreuses periodes de conflit, de duree et d’intensite variables. Les heritages de ces conflits sont d’ordres divers et posent la double question de l’inachevement – plus precisement, de la difficulte a clore une periode trouble – et des resurgences memorielles. Nous interrogeons ces heritages a travers la notion de lieu-fantome, qui designe des lieux ou les traces du passe – conflictuel ou non – hantent le present et modifient les perceptions et les usages de l’espace. La mise en perspective de deux terrains d’etude mene d’abord a nous interroger sur les types de lieux-fantomes et les modalites de leur persistance ou de leur production. Ces lieux-fantomes apparaissent ensuite comme dissonants, dans la mesure ou ils renvoient a un dedoublement des temporalites auxquelles ils font reference. Enfin, l’usage ou l’instrumentalisation de ces lieux par divers acteurs, notamment politiques, est analyse via le processus – souvent detourne – de conjuration du passe. Ces trois registres d’analyse (spatialites, dissonances, conjurations) donnent a voir differents modes d’appropriation ou d’instrumentalisation des lieux-fantomes, qui sont autant de moyens d’habiter Beyrouth et le Liban.