{"title":"法律小说与文学空间","authors":"O. Guerrier","doi":"10.3406/LITTS.2002.2198","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Si l’on a tisse ces dernieres annees de multiples relations entre le droit et la litterature sous l’Ancien Regime1, on a assez peu considere avec precision les rapports pouvant unir fictions legales et fictions litteraires. La question, pourtant, parait des plus pertinentes d’un point de vue methodologique parce qu’elle se fonde sur les lieux ou le savoir juridique sollicite explicitement l’imaginaire, dans des procedures repertoriees par la jurisprudence romaine, puis par les legistes des XVIe et XVIIe siecles. En privilegiant ces zones ou la science juridique se rend elle-meme permeable a des modes de raisonnement et des donnees qui ne reposent pas sur un referent reel, on se dote en quelque sorte d’une caution intrinseque, apte a justifier les operations de transposition effectuees d’un domaine a l’autre.Le probleme se pose d’ailleurs avec une particuliere acuite a la Renaissance, puisque certains traites de la jurisprudence de l’epoque, non contents de reserver une place de choix a l’exposition de la fictio legis, ont recours dans leurs reflexions aux fictions des poetes. Cette singuliere proximite accentue la difficulte en meme temps qu’elle ouvre un espace de travail supplementaire a l’analyse comparee, en lui fournissant des indices assez surs et feconds. Nous voudrions, en rappelant les differents visages que revet la fiction dans le droit humaniste, montrer quels types de deplacement elle autorise et comment elle peut informer quelques textes d’ecrivains. Les juriste","PeriodicalId":305760,"journal":{"name":"Fiction du savoir à la Renaissance","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2004-06-11","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"2","resultStr":"{\"title\":\"Fictions du droit et espace littéraire\",\"authors\":\"O. Guerrier\",\"doi\":\"10.3406/LITTS.2002.2198\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Si l’on a tisse ces dernieres annees de multiples relations entre le droit et la litterature sous l’Ancien Regime1, on a assez peu considere avec precision les rapports pouvant unir fictions legales et fictions litteraires. La question, pourtant, parait des plus pertinentes d’un point de vue methodologique parce qu’elle se fonde sur les lieux ou le savoir juridique sollicite explicitement l’imaginaire, dans des procedures repertoriees par la jurisprudence romaine, puis par les legistes des XVIe et XVIIe siecles. En privilegiant ces zones ou la science juridique se rend elle-meme permeable a des modes de raisonnement et des donnees qui ne reposent pas sur un referent reel, on se dote en quelque sorte d’une caution intrinseque, apte a justifier les operations de transposition effectuees d’un domaine a l’autre.Le probleme se pose d’ailleurs avec une particuliere acuite a la Renaissance, puisque certains traites de la jurisprudence de l’epoque, non contents de reserver une place de choix a l’exposition de la fictio legis, ont recours dans leurs reflexions aux fictions des poetes. Cette singuliere proximite accentue la difficulte en meme temps qu’elle ouvre un espace de travail supplementaire a l’analyse comparee, en lui fournissant des indices assez surs et feconds. Nous voudrions, en rappelant les differents visages que revet la fiction dans le droit humaniste, montrer quels types de deplacement elle autorise et comment elle peut informer quelques textes d’ecrivains. Les juriste\",\"PeriodicalId\":305760,\"journal\":{\"name\":\"Fiction du savoir à la Renaissance\",\"volume\":\"1 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2004-06-11\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"2\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Fiction du savoir à la Renaissance\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.3406/LITTS.2002.2198\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Fiction du savoir à la Renaissance","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3406/LITTS.2002.2198","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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