{"title":"创伤性强奸和虐待儿童","authors":"J. Darves-Bornoz","doi":"10.1051/ppsy/2023621066","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Les traumatismes psychiques affectent en premier lieu les enfants et les adolescents et ils résultent avant tout de maltraitance physique et sexuelle.\nDans le Centre d’Accueil de victimes de violences de Tours, dans lequel j’ai mis en œuvre des recherches et des traitements à partir de 1992, les mineurs représentaient les trois-quarts des patients. Nous avons confirmé la gravité de ce problème lors d’une enquête épidémiologique menée en collaboration avec le groupe INSERM « Santé de l’Adolescent » de Marie Choquet sur plusieurs milliers d’adolescents représentatifs de la population générale : un adolescent sur cinq avait fait l’expérience d’une agression physique ou sexuelle, et si le nombre d’agressions sexuelles n’y excédait pas celui des agressions physiques, par contre leurs conséquences psychologiques excédaient considérablement celles des agressions physiques.\nPlusieurs syndromes apparaissent après l’expérience de viol ou d’agression. Ils ont une sémiologie distincte et une évolution indépendante. Nous en avons isolé trois : le syndrome traumatique dissociatif et phobique, le syndrome traumatique de reviviscence et le syndrome traumatique de type limite. Ils se déclenchent généralement tous en même temps ou dans une succession rapprochée. Cela confirme ce que les psychiatres français du dix-neuvième siècle avaient relevé à leur façon.\nLe syndrome de reviviscence est fort mais les deux autres sont souvent plus inquiétants, particulièrement chez les enfants et les adolescents parce qu’ils engendrent des troubles dans le développement psychologique. Le traitement le plus approprié est la psychanalyse existentielle.","PeriodicalId":437704,"journal":{"name":"Perspectives Psy","volume":"45 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Enfants du traumatisme viols et maltraitances\",\"authors\":\"J. Darves-Bornoz\",\"doi\":\"10.1051/ppsy/2023621066\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Les traumatismes psychiques affectent en premier lieu les enfants et les adolescents et ils résultent avant tout de maltraitance physique et sexuelle.\\nDans le Centre d’Accueil de victimes de violences de Tours, dans lequel j’ai mis en œuvre des recherches et des traitements à partir de 1992, les mineurs représentaient les trois-quarts des patients. Nous avons confirmé la gravité de ce problème lors d’une enquête épidémiologique menée en collaboration avec le groupe INSERM « Santé de l’Adolescent » de Marie Choquet sur plusieurs milliers d’adolescents représentatifs de la population générale : un adolescent sur cinq avait fait l’expérience d’une agression physique ou sexuelle, et si le nombre d’agressions sexuelles n’y excédait pas celui des agressions physiques, par contre leurs conséquences psychologiques excédaient considérablement celles des agressions physiques.\\nPlusieurs syndromes apparaissent après l’expérience de viol ou d’agression. Ils ont une sémiologie distincte et une évolution indépendante. Nous en avons isolé trois : le syndrome traumatique dissociatif et phobique, le syndrome traumatique de reviviscence et le syndrome traumatique de type limite. Ils se déclenchent généralement tous en même temps ou dans une succession rapprochée. Cela confirme ce que les psychiatres français du dix-neuvième siècle avaient relevé à leur façon.\\nLe syndrome de reviviscence est fort mais les deux autres sont souvent plus inquiétants, particulièrement chez les enfants et les adolescents parce qu’ils engendrent des troubles dans le développement psychologique. Le traitement le plus approprié est la psychanalyse existentielle.\",\"PeriodicalId\":437704,\"journal\":{\"name\":\"Perspectives Psy\",\"volume\":\"45 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2023-01-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Perspectives Psy\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.1051/ppsy/2023621066\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Perspectives Psy","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1051/ppsy/2023621066","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Les traumatismes psychiques affectent en premier lieu les enfants et les adolescents et ils résultent avant tout de maltraitance physique et sexuelle.
Dans le Centre d’Accueil de victimes de violences de Tours, dans lequel j’ai mis en œuvre des recherches et des traitements à partir de 1992, les mineurs représentaient les trois-quarts des patients. Nous avons confirmé la gravité de ce problème lors d’une enquête épidémiologique menée en collaboration avec le groupe INSERM « Santé de l’Adolescent » de Marie Choquet sur plusieurs milliers d’adolescents représentatifs de la population générale : un adolescent sur cinq avait fait l’expérience d’une agression physique ou sexuelle, et si le nombre d’agressions sexuelles n’y excédait pas celui des agressions physiques, par contre leurs conséquences psychologiques excédaient considérablement celles des agressions physiques.
Plusieurs syndromes apparaissent après l’expérience de viol ou d’agression. Ils ont une sémiologie distincte et une évolution indépendante. Nous en avons isolé trois : le syndrome traumatique dissociatif et phobique, le syndrome traumatique de reviviscence et le syndrome traumatique de type limite. Ils se déclenchent généralement tous en même temps ou dans une succession rapprochée. Cela confirme ce que les psychiatres français du dix-neuvième siècle avaient relevé à leur façon.
Le syndrome de reviviscence est fort mais les deux autres sont souvent plus inquiétants, particulièrement chez les enfants et les adolescents parce qu’ils engendrent des troubles dans le développement psychologique. Le traitement le plus approprié est la psychanalyse existentielle.