La vi[ll]e à l’envers / Ville et résilience à l’ère Covid

Au moment du dernier clic pour l’envoi de l’ouvrage chez l’éditeur, nous voyions partir de Chine une vague d’origine naturelle amplifiée et accélérée par les flux intenses des personnes comme des ressources et les modes de vie humains. La menace épidémique du SARS-CoV-2 1 s’est propagée du moi au toi et au nous, reliant nos souffles, nos gestes intimes au monde. Elle a touché nos échanges conscients et inconscients, l’inspire vital et le geste de la main, nous obligeant à réduire les contacts sociaux et à avoir les « bons gestes ». Les bouleversements considérables à différentes échelles causés par la Covid-19 nous ont renvoyés à notre manière de nous comporter et de faire face aux défis, individuellement et collectivement. La santé de chacun dépend de la santé de tous et nous rappelle que nous sommes des êtres de relation interdépendants. La crise sanitaire devient aussitôt sociale et économique. Le projet d’une postface s’est donc imposé, car comment laisser diffuser en 2020 une publication à propos des Villes et territoires résilients qui serait restée muette sur un tel enjeu ? Face au foisonnement de réactions et commentaires, mais en l’absence d’études scientifiques, de statistiques validées, comme de connaissances solides sur ce virus et ses effets réels, nous ne prétendrons pas ici analyser la crise sanitaire et ses conséquences multiples, ce que les chercheurs feront en temps voulu avec les outils appropriés. Nous nous proposons d’interroger certaines observations saillantes, en particulier sur le travail, les formes de l’activité, la mobilité et l’aménagement de nos espaces de vie, en tentant de compléter nos réflexions sur les questions qu’elles posent aux villes et territoires, sous cet angle que nous n’avions évoqué qu’indirectement.