{"title":"内阁演讲","authors":"Frédérique Debout","doi":"10.3917/ep.039.0179","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"C’est une traque sans merci que donne MICHEL ONFRAY au père – ou prétendu tel – de la psychanalyse, SIGMUND FREUD, au long d’un ouvrage de quelque six cents pages. Assurément il fallait une énergie colossale pour abattre le colosse freudien en marbre et en or [p. 103], dont l’ombre portée s’étend sur une bonne partie de la culture occidentale contemporaine. MICHEL ONFRAY n’a pas hésité en effet à parcourir, une loupe à la main, les dix mille feuilles qui l’ont amené à instruire à charge et uniformément à charge le procès du grand homme, à fureter dans les moindres recoins de sa vie et de son oeuvre, en regrettant même qu’une partie des écrits ait été détruite par leur auteur, véritable graphomane enclin à l’autocélébration par trucage ou occultation, ou bloquée dans des containers américains [p.237] par des héritiers soucieux de ne pas entacher la gloire du Maître Il s’agit pour notre philosophe iconoclaste de renverser la statue du héros, de la déboulonner de son piédestal en sapant sa base même, à savoir la prétention de livrer à la postérité une œuvre novatrice de caractère scientifique. Or, rien n’est moins scientifique, au regard de MICHEL ONFRAY que la démarche freudienne : elle ne se fonde en effet que sur une simple introspection ordinaire [p. 101] en forme d’autoanalyse à laquelle son auteur entend donner valeur universelle. Comment une expérience unique et, qui plus est, subjective, peut elle déboucher sur une théorie et des lois à","PeriodicalId":178756,"journal":{"name":"Champ Psychosomatique","volume":"49 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Cabinet de lecture\",\"authors\":\"Frédérique Debout\",\"doi\":\"10.3917/ep.039.0179\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"C’est une traque sans merci que donne MICHEL ONFRAY au père – ou prétendu tel – de la psychanalyse, SIGMUND FREUD, au long d’un ouvrage de quelque six cents pages. Assurément il fallait une énergie colossale pour abattre le colosse freudien en marbre et en or [p. 103], dont l’ombre portée s’étend sur une bonne partie de la culture occidentale contemporaine. MICHEL ONFRAY n’a pas hésité en effet à parcourir, une loupe à la main, les dix mille feuilles qui l’ont amené à instruire à charge et uniformément à charge le procès du grand homme, à fureter dans les moindres recoins de sa vie et de son oeuvre, en regrettant même qu’une partie des écrits ait été détruite par leur auteur, véritable graphomane enclin à l’autocélébration par trucage ou occultation, ou bloquée dans des containers américains [p.237] par des héritiers soucieux de ne pas entacher la gloire du Maître Il s’agit pour notre philosophe iconoclaste de renverser la statue du héros, de la déboulonner de son piédestal en sapant sa base même, à savoir la prétention de livrer à la postérité une œuvre novatrice de caractère scientifique. Or, rien n’est moins scientifique, au regard de MICHEL ONFRAY que la démarche freudienne : elle ne se fonde en effet que sur une simple introspection ordinaire [p. 101] en forme d’autoanalyse à laquelle son auteur entend donner valeur universelle. Comment une expérience unique et, qui plus est, subjective, peut elle déboucher sur une théorie et des lois à\",\"PeriodicalId\":178756,\"journal\":{\"name\":\"Champ Psychosomatique\",\"volume\":\"49 1\",\"pages\":\"\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2019-01-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Champ Psychosomatique\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.3917/ep.039.0179\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Champ Psychosomatique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/ep.039.0179","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
C’est une traque sans merci que donne MICHEL ONFRAY au père – ou prétendu tel – de la psychanalyse, SIGMUND FREUD, au long d’un ouvrage de quelque six cents pages. Assurément il fallait une énergie colossale pour abattre le colosse freudien en marbre et en or [p. 103], dont l’ombre portée s’étend sur une bonne partie de la culture occidentale contemporaine. MICHEL ONFRAY n’a pas hésité en effet à parcourir, une loupe à la main, les dix mille feuilles qui l’ont amené à instruire à charge et uniformément à charge le procès du grand homme, à fureter dans les moindres recoins de sa vie et de son oeuvre, en regrettant même qu’une partie des écrits ait été détruite par leur auteur, véritable graphomane enclin à l’autocélébration par trucage ou occultation, ou bloquée dans des containers américains [p.237] par des héritiers soucieux de ne pas entacher la gloire du Maître Il s’agit pour notre philosophe iconoclaste de renverser la statue du héros, de la déboulonner de son piédestal en sapant sa base même, à savoir la prétention de livrer à la postérité une œuvre novatrice de caractère scientifique. Or, rien n’est moins scientifique, au regard de MICHEL ONFRAY que la démarche freudienne : elle ne se fonde en effet que sur une simple introspection ordinaire [p. 101] en forme d’autoanalyse à laquelle son auteur entend donner valeur universelle. Comment une expérience unique et, qui plus est, subjective, peut elle déboucher sur une théorie et des lois à