Ouverture

Le 6 juin 2019 la branche française de la société arthurienne a organisé à Rennes, au sein du CELLAM (Centre d’Études des Langues et Littératures Anciennes et Modernes) une journée d’études, au cours de laquelle 7 jeunes chercheur.e.s ont prononcé une communication, suivie d’une discussion. Qu’il s’agisse de doctorants en début de thèse ou de docteurs ayant soutenu depuis un certain temps, ces jeunes chercheurs témoignent de la diversité des approches actuelles développées en littérature arthurienne et d’une appétence marquée pour les croisements disciplinaires. Pierre Chaffart-Luçon, doctorant en histoire du droit, relit les scènes de tournois des romans arthuriens à la lueur du droit canonique, lui-même mis en perspective avec les législations temporelles. Quentin Vincenot, qui a soutenu une thèse sur les loups-garous dans les textes médiévaux dans un large corpus de textes européns, adopte une perpective comparatiste et, prenant en charge des textes norrois et français, traque dans le vocabulaire les traces du voyage du double dans les récits de loups-garous et de femmes-cygnes. Sarah Cals croise l’approche philologique des deux versions principales du Tristan en prose et l’étude des émotions, autour de Perceval et de la peur. Jean-François Poisson-Gueffier expose les conclusions de la thèse qu’il a soutenue et publiée sur la poétique funèbre du Haut livre du Graal, dont il montre l’originalité, tendue vers la mort du récit. Ariane Lefebvre dessine les lignes directrices d’un projet de thèse, sur la poétique du roman arthurien tardif Artus de Bretagne, et se propose d’étudier le jeu entre les matières dans ce roman à partir d’une réflexion théorique sur les diverses modalités de reprise, en se fondant, entre autres, sur l’onomastique. Karine Dicharry, qui termine actuellement sa thèse sur l’édition princeps de Lancelot du Lac, présente ici quelques résultats de sa cherche sur les bois gravé de cette édition, confirmant l’intérêt d’un croisement entre iconographie et approches textuelles. Servane Rayne-Michel, explorant une piste ouverte par son doctorat, part de l’analyse linguistique de la locution tant que et de ses possibles traductions pour, à la lumière de notion augustinienne de distensio animi, analysée par Ricœur, étudier l’errance chevaleresque comme expression poétique de la condition humaine dans le temps.