{"title":"植物学家和治疗师:Le clezio四十年代植物想象中的人物","authors":"R. Bouvet","doi":"10.7202/1025932AR","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"A travers le « Journal du botaniste » insere dans La Quarantaine, Le Clezio revele un pan de l’imaginaire scientifique propre aux decouvertes : c’est en effet la figure de l’explorateur qui se dessine a travers ce personnage petri de connaissances sur les plantes exotiques, parcourant l’ile dans ses moindres recoins, collectant a la maniere des anciens herboristes divers specimens. En plus de dresser par ce biais une description riche et variee de la vegetation de l’ile Plate, le recit rappelle l’importance des voyages a la fois dans l’histoire de la circulation des plantes et dans la constitution de l’imaginaire scientifique lui-meme. Pourtant, ce n’est pas John Metcalfe, le botaniste, mais bien Ananta, la guerisseuse et servante des buchers d’origine indienne, qui detient le savoir necessaire au traitement des malades atteints de la variole, un savoir populaire qu’elle transmet a sa fille, Surya. En plus de posseder des vertus salvatrices, le vegetal se trouve a la base de l’alimentation des coolies, qui cultivent de petits jardins, alors que les Blancs ne comptent que sur la nourriture apportee par les bateaux. Le Clezio rappelle dans ce roman les liens etroits entre le vegetal et l’humain, des liens qui semblent s’etre distendus en raison de la specialisation des savoirs, alors que dans l’imaginaire les plantes restent intimement liees a la vie humaine: « Ce sont les plantes qui sauvent les hommes » (268).","PeriodicalId":191586,"journal":{"name":"RSSI. Recherches sémiotiques. Semiotic inquiry","volume":"3 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2014-07-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Le botaniste et la guérisseuse : figures de l’imaginaire végétal dans La Quarantaine de Le Clézio\",\"authors\":\"R. Bouvet\",\"doi\":\"10.7202/1025932AR\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"A travers le « Journal du botaniste » insere dans La Quarantaine, Le Clezio revele un pan de l’imaginaire scientifique propre aux decouvertes : c’est en effet la figure de l’explorateur qui se dessine a travers ce personnage petri de connaissances sur les plantes exotiques, parcourant l’ile dans ses moindres recoins, collectant a la maniere des anciens herboristes divers specimens. En plus de dresser par ce biais une description riche et variee de la vegetation de l’ile Plate, le recit rappelle l’importance des voyages a la fois dans l’histoire de la circulation des plantes et dans la constitution de l’imaginaire scientifique lui-meme. Pourtant, ce n’est pas John Metcalfe, le botaniste, mais bien Ananta, la guerisseuse et servante des buchers d’origine indienne, qui detient le savoir necessaire au traitement des malades atteints de la variole, un savoir populaire qu’elle transmet a sa fille, Surya. En plus de posseder des vertus salvatrices, le vegetal se trouve a la base de l’alimentation des coolies, qui cultivent de petits jardins, alors que les Blancs ne comptent que sur la nourriture apportee par les bateaux. Le Clezio rappelle dans ce roman les liens etroits entre le vegetal et l’humain, des liens qui semblent s’etre distendus en raison de la specialisation des savoirs, alors que dans l’imaginaire les plantes restent intimement liees a la vie humaine: « Ce sont les plantes qui sauvent les hommes » (268).\",\"PeriodicalId\":191586,\"journal\":{\"name\":\"RSSI. Recherches sémiotiques. Semiotic inquiry\",\"volume\":\"3 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2014-07-15\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"RSSI. Recherches sémiotiques. Semiotic inquiry\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.7202/1025932AR\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"RSSI. Recherches sémiotiques. Semiotic inquiry","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1025932AR","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Le botaniste et la guérisseuse : figures de l’imaginaire végétal dans La Quarantaine de Le Clézio
A travers le « Journal du botaniste » insere dans La Quarantaine, Le Clezio revele un pan de l’imaginaire scientifique propre aux decouvertes : c’est en effet la figure de l’explorateur qui se dessine a travers ce personnage petri de connaissances sur les plantes exotiques, parcourant l’ile dans ses moindres recoins, collectant a la maniere des anciens herboristes divers specimens. En plus de dresser par ce biais une description riche et variee de la vegetation de l’ile Plate, le recit rappelle l’importance des voyages a la fois dans l’histoire de la circulation des plantes et dans la constitution de l’imaginaire scientifique lui-meme. Pourtant, ce n’est pas John Metcalfe, le botaniste, mais bien Ananta, la guerisseuse et servante des buchers d’origine indienne, qui detient le savoir necessaire au traitement des malades atteints de la variole, un savoir populaire qu’elle transmet a sa fille, Surya. En plus de posseder des vertus salvatrices, le vegetal se trouve a la base de l’alimentation des coolies, qui cultivent de petits jardins, alors que les Blancs ne comptent que sur la nourriture apportee par les bateaux. Le Clezio rappelle dans ce roman les liens etroits entre le vegetal et l’humain, des liens qui semblent s’etre distendus en raison de la specialisation des savoirs, alors que dans l’imaginaire les plantes restent intimement liees a la vie humaine: « Ce sont les plantes qui sauvent les hommes » (268).