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De la foule aux masses : Philippe Soupault, grand-reporter dans l’Allemagne des années 30
Philippe Soupault, après son expulsion du surréalisme, se consacra au journalisme pour gagner sa vie. De 1932 à 1936, il se rendit régulièrement en Allemagne pour rendre compte des événements qui secouaient le pays voisin, comme reporteur envoyé spécial de journaux comme Vu et surtout Excelsior. Dans une indifférence générale, le poète devint un spectateur lucide de la montée du nazisme. Même si les questions politiques sont abordées, ce sont davantage les anonymes qui intéressèrent le poète. Afin de mesurer l’étendue du désespoir des Allemands et en quête du moindre signe de révolte, il observa la foule, interrogea étudiants, bourgeois, paysans, intellectuels, chômeurs. Au fil de ses articles et de la pression grandissante sur les journalistes étrangers, les dialogues disparurent de ses écrits : la foule prit peu à peu l’aspect de masse, symptôme d’une fracture entre le poète et le peuple allemand.