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La construction de la citoyenneté américaine : une question de droits ou une question de races ?
La citoyennete americaine, telle qu’elle est proclamee dans la Declaration d’Independance, repose sur le jusnaturalisme. Toutefois, le vocabulaire meme de la Declaration signale egalement la presence d’une autre dimension ideologique que celle des theories du droit naturel et du contrat social. La « nature » et le « Dieu de la nature » sous les auspices desquels se place la Declaration ne representent pas seulement les fondements rationnels de lois morales appelees a s’incarner dans des lois positives. Ils renvoient aussi a un ordre cense refleter la volonte divine, ordre qui institue des divisions et des hierarchies au sein meme de la « nature » en question – y compris la nature humaine. C’est l’alliance, voire la fusion de ces deux dimensions inherentes a la notion de nature – referent ultime garantissant la validite de certains principes protecteurs et socle legitimant des inegalites apparentes – qui constitue sans doute le principal trait distinctif de la philosophie politique americaine. L’objet de cet article est d’analyser l’imbrication des deux logiques apparemment contradictoires que constituent l’universalisme et le « racialisme » et le role de celle-ci dans la genese de la nation americaine, en suivant la trace des deux logiques du discours fondateur de Thomas Jefferson a la subversion critique de W.E.B. Du Bois.