与喀麦隆传统有关的刑事立法的非洲化:健康问题

Éric Guidassa
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N’est-ce pas obligé leur art à s’acculturer en supprimant ses spécificités que sont l’« impondérable » et la globalité? Cette volonté d’acculturation de la tradipratique n’est pas nouvelle. Elle est d’ailleurs un legs colonial et remonte à l’arrêté du 4 octobre 1924 signé de Marchand, Commissaire de la République française au Cameroun, qui interdisait sa pratique et faisait emprisonner ses praticien·ne·s. Or, l’une des préoccupations de l’OMS pour l’Afrique depuis 1950 est d’encourager l’épanouissement d’arts médicaux qui considèrent les réalités socioculturelles des malades africain·e·s. Le présent article met en évidence ce que peut gagner le Cameroun au plan sanitaire, en trouvant aux lois pénales relatives à la tradipratique, des contenus qui tiennent compte de la conception camerounaise de l’humain, de la santé et de la maladie.","PeriodicalId":296340,"journal":{"name":"ADILAAKU. 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摘要

虽然非盟在成立后不久批准了非统组织的决定,使2001-2010年十年成为喀麦隆的非洲传统医学十年,但这一促进传统医学的承诺并没有得到履行。证据是,在2007年4月4日的一项法案草案中,MINSANTE要求传统治疗师改善他们的剂量,并专门治疗多达五种疾病。从一开始,这样的声明就会让人想到传统的价值。然而,这是一个从喀麦隆医学领域消失所有“深奥”医学的问题。否则,为什么要强迫传统治疗师“改善”他们的剂量,并专门治疗超过五种疾病?难道他们的艺术不应该通过压制“不可估量的”和全球性的特殊性来适应文化吗?这种适应传统文化的愿望并不新鲜。事实上,它是殖民时期的遗产,可以追溯到1924年10月4日由法兰西共和国驻喀麦隆专员马尔尚签署的法令,该法令禁止这种做法,并监禁其从业者。自1950年以来,世卫组织对非洲的关注之一是鼓励发展考虑到非洲病人的社会文化现实的医学艺术。这篇文章强调了喀麦隆可以通过在与传统习俗有关的刑法中找到考虑到喀麦隆人、健康和疾病概念的内容来获得什么健康。
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
L’africanisation de la législation pénale afférente à la tradipratique camerounaise : enjeux sanitaires
Si au lendemain de sa création, l’UA, entérinant la décision de l’OUA, fit de la décennie 2001-2010 celle de la Médecine traditionnelle africaine au Cameroun, cet engagement de promotion de la tradipratique n’est pas honoré. La preuve, en 2007, dans un avant-projet de loi du 4 avril, le MINSANTE demandait aux tradipraticien·ne·s d’améliorer leurs posologies et de se spécialiser dans le soin d’au trop cinq maladies. D’emblée, pareille déclaration peut faire penser à la valorisation de la tradipratique. Pourtant, il s’agit de faire disparaître du champ médical camerounais, toute médecine « ésotérique ». Sinon, pourquoi contraindre les tradipraticien·ne·s à « améliorer » leurs posologies et à se spécialiser dans le soin d’au trop cinq pathologies? N’est-ce pas obligé leur art à s’acculturer en supprimant ses spécificités que sont l’« impondérable » et la globalité? Cette volonté d’acculturation de la tradipratique n’est pas nouvelle. Elle est d’ailleurs un legs colonial et remonte à l’arrêté du 4 octobre 1924 signé de Marchand, Commissaire de la République française au Cameroun, qui interdisait sa pratique et faisait emprisonner ses praticien·ne·s. Or, l’une des préoccupations de l’OMS pour l’Afrique depuis 1950 est d’encourager l’épanouissement d’arts médicaux qui considèrent les réalités socioculturelles des malades africain·e·s. Le présent article met en évidence ce que peut gagner le Cameroun au plan sanitaire, en trouvant aux lois pénales relatives à la tradipratique, des contenus qui tiennent compte de la conception camerounaise de l’humain, de la santé et de la maladie.
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