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La première poétique de Beckett, dans laquelle sont lisibles des traces surréalistes, ne peut s’appréhender uniquement selon un hypothétique continu ; elle est également la place d’un discontinu, le lieu d’un travail de formes en rupture et en réagencement. Pour les localiser il a fallu se restreindre à une démarche philologique ; un second parcours peut dès lors s’initier. En effet, si de nombreux et primordiaux éléments ont pu surgir de cette première étape, la production beckettienne postérieure aux années trente est plus avare en traces surréalistes ; il nous faut ainsi les travailler d’une manière différente. Tout en étant radicalement conscient de l’un des dangers du travail de la critique littéraire émis par Pierre Bourdieu, celui de souscrire au mythe fondateur de l’analyse littéraire qui est la croyance en un « projet originel » d’un auteur impliquant la construction d’une figure auctoriale cohérente1, l’analyse des formes dans l’œuvre beckettienne construit toutefois le parcours d’une continuité, sinon de leur signification, du moins de leur utilisation. C’est ainsi que, gardant en mémoire ce danger énoncé par Bourdieu, le concept de « survivance » des formes contient, pour la problématique présente, une importance de taille puisqu’il permet d’observer et d’interpréter l’opération du retour d’éléments cardinaux dans une œuvre littéraire. Ce concept emprunté au théoricien de l’art Aby Warburg par Georges Didi-Huberman nous informe qu’« [a]u modèle idéal des ‘renaissances’, des ‘bonnes imitations’ et des ‘sereines beautés’ antiques, Warburg substituait un modèle fantomal de l’histoire, où