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Les cafés kabyles de Belleville : entre tradition et innovation
Cet article etudie la transformation des bars bellevillois depuis les operations de renovation urbaine qui ont profondement modifie la physionomie du quartier et sa composition sociale. La presque totalite de ces etablissements est tenue par des Kabyles mais il ne s'agit pas de commerces ethniques : ni la clientele, ni les produits proposes, ni les enseignes, ni la decoration ne sont specifiques. Tres differents en cela des cafes hotels kabyles des annees cinquante et soixante, ces etablissements sont les seuls lieux publics ou peuvent, a certains moments, se cotoyer anciens et nouveaux habitants de statuts sociaux et d'origines divers. Certains sont devenus des lieux culturels et festifs, faisant du cafe le dernier espace de loisirs de proximite, au moment ou ont disparu de Belleville les derniers cinemas et salles de spectacles qui faisaient la reputation du quartier. C'est le plus souvent a l'initiative des fils de patrons, salaries de leurs peres et porteurs d'un certain capital culturel, que ces transformations ont eu lieu. En resistant ainsi a leur propre dequalification professionnelle, ces jeunes gens ont su attirer et fideliser une population nouvelle sur le quartier, plus diplomee que l'ancienne, et joignant a l'eloge de la multiculturalite l'exaltation de la tradition bellevilloise. Ce travail est le resultat d'une enquete de terrain, fondee sur l'observation et le recueil d'entretiens, qui a dure deux annees, de 1996 a 1998