{"title":"从政治问题到个人问题","authors":"Rémy Ponge","doi":"10.3917/RFS.613.0435","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Resume Cet article s’inscrit dans une demarche de sociologie de l’action publique qui vise a comprendre le traitement d’un probleme social en analysant les « luttes definitionnelles » que se livrent les acteurs en prise avec ce probleme, dans les arenes publiques (medias, parlement), mais aussi dans des endroits plus discrets, a l’image des espaces paritaires de gestion des risques professionnels. S’appuyant sur un corpus d’archives et d’entretiens, il analyse les luttes politiques et syndicales du debut des annees 2000 au sujet de la reconnaissance en maladie professionnelle des souffrances psychiques (stress, risques psychosociaux, etc.). En articulant l’analyse de trois arenes (scientifique, politique, administrative et paritaire) qui ont participe a la politisation et a la definition de ces souffrances, nous montrons que leur reconnaissance s’est heurtee aux contraintes structurelles du systeme paritaire de gestion des risques professionnels ainsi qu’a l’indecision de l’Etat. En s’appuyant sur le produit des negociations entre organisations syndicales et patronales, le ministere du Travail a contribue a reproduire les inegalites sociales entre ces deux groupes d’acteurs participant, dans une certaine mesure, a l’individualisation de la reparation de ces maux. Cet article eclaire ainsi les processus qui contribuent a depolitiser les degâts sanitaires du travail et a en faire des problemes personnels.","PeriodicalId":278340,"journal":{"name":"Revue française de sociologie","volume":"116 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-03-23","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"2","resultStr":"{\"title\":\"D’un enjeu politique à un problème personnel\",\"authors\":\"Rémy Ponge\",\"doi\":\"10.3917/RFS.613.0435\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Resume Cet article s’inscrit dans une demarche de sociologie de l’action publique qui vise a comprendre le traitement d’un probleme social en analysant les « luttes definitionnelles » que se livrent les acteurs en prise avec ce probleme, dans les arenes publiques (medias, parlement), mais aussi dans des endroits plus discrets, a l’image des espaces paritaires de gestion des risques professionnels. S’appuyant sur un corpus d’archives et d’entretiens, il analyse les luttes politiques et syndicales du debut des annees 2000 au sujet de la reconnaissance en maladie professionnelle des souffrances psychiques (stress, risques psychosociaux, etc.). En articulant l’analyse de trois arenes (scientifique, politique, administrative et paritaire) qui ont participe a la politisation et a la definition de ces souffrances, nous montrons que leur reconnaissance s’est heurtee aux contraintes structurelles du systeme paritaire de gestion des risques professionnels ainsi qu’a l’indecision de l’Etat. En s’appuyant sur le produit des negociations entre organisations syndicales et patronales, le ministere du Travail a contribue a reproduire les inegalites sociales entre ces deux groupes d’acteurs participant, dans une certaine mesure, a l’individualisation de la reparation de ces maux. Cet article eclaire ainsi les processus qui contribuent a depolitiser les degâts sanitaires du travail et a en faire des problemes personnels.\",\"PeriodicalId\":278340,\"journal\":{\"name\":\"Revue française de sociologie\",\"volume\":\"116 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2021-03-23\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"2\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Revue française de sociologie\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.3917/RFS.613.0435\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue française de sociologie","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/RFS.613.0435","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Resume Cet article s’inscrit dans une demarche de sociologie de l’action publique qui vise a comprendre le traitement d’un probleme social en analysant les « luttes definitionnelles » que se livrent les acteurs en prise avec ce probleme, dans les arenes publiques (medias, parlement), mais aussi dans des endroits plus discrets, a l’image des espaces paritaires de gestion des risques professionnels. S’appuyant sur un corpus d’archives et d’entretiens, il analyse les luttes politiques et syndicales du debut des annees 2000 au sujet de la reconnaissance en maladie professionnelle des souffrances psychiques (stress, risques psychosociaux, etc.). En articulant l’analyse de trois arenes (scientifique, politique, administrative et paritaire) qui ont participe a la politisation et a la definition de ces souffrances, nous montrons que leur reconnaissance s’est heurtee aux contraintes structurelles du systeme paritaire de gestion des risques professionnels ainsi qu’a l’indecision de l’Etat. En s’appuyant sur le produit des negociations entre organisations syndicales et patronales, le ministere du Travail a contribue a reproduire les inegalites sociales entre ces deux groupes d’acteurs participant, dans une certaine mesure, a l’individualisation de la reparation de ces maux. Cet article eclaire ainsi les processus qui contribuent a depolitiser les degâts sanitaires du travail et a en faire des problemes personnels.