{"title":"标志性思维","authors":"N. Everaert-Desmedt","doi":"10.7202/1035290AR","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Nous partons de la distinction que Peirce (C.P. 2.276) etablit entre les signes iconiques ou hypoicones et l’icone pure. Cette distinction nous est apparue fondamentale pour rendre compte du fonctionnement des oeuvres d’art. Dans des travaux anterieurs, nous avons elabore, a la lumiere de Peirce, un modele de la communication artistique qui met en rapport la production et la reception d’une oeuvre. Nous considerons que l’objectif d’une oeuvre d’art est de capter ce que Peirce appelle des “qualites de sentiments” (de l’ordre du possible, de la primeite), qui, au depart, sont vagues et confuses. L’artiste les rend intelligibles sous la forme de signes iconiques ou hypoicones. Cependant, les signes ne parviennent jamais a materialiser completement la primeite : l’icone pure demeure irrepresentable. Ce que fait essentiellement une oeuvre d’art - sa specificite, a notre avis -, c’est, par un agencement de signes iconiques, conduire le recepteur au-dela de la limite du representable, a un niveau de pensee iconique, c’est-a-dire une pensee capable d’envisager une qualite totale et infinie.","PeriodicalId":191586,"journal":{"name":"RSSI. Recherches sémiotiques. Semiotic inquiry","volume":"136 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2016-02-22","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"La pensée iconique\",\"authors\":\"N. Everaert-Desmedt\",\"doi\":\"10.7202/1035290AR\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Nous partons de la distinction que Peirce (C.P. 2.276) etablit entre les signes iconiques ou hypoicones et l’icone pure. Cette distinction nous est apparue fondamentale pour rendre compte du fonctionnement des oeuvres d’art. Dans des travaux anterieurs, nous avons elabore, a la lumiere de Peirce, un modele de la communication artistique qui met en rapport la production et la reception d’une oeuvre. Nous considerons que l’objectif d’une oeuvre d’art est de capter ce que Peirce appelle des “qualites de sentiments” (de l’ordre du possible, de la primeite), qui, au depart, sont vagues et confuses. L’artiste les rend intelligibles sous la forme de signes iconiques ou hypoicones. Cependant, les signes ne parviennent jamais a materialiser completement la primeite : l’icone pure demeure irrepresentable. Ce que fait essentiellement une oeuvre d’art - sa specificite, a notre avis -, c’est, par un agencement de signes iconiques, conduire le recepteur au-dela de la limite du representable, a un niveau de pensee iconique, c’est-a-dire une pensee capable d’envisager une qualite totale et infinie.\",\"PeriodicalId\":191586,\"journal\":{\"name\":\"RSSI. Recherches sémiotiques. Semiotic inquiry\",\"volume\":\"136 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2016-02-22\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"RSSI. Recherches sémiotiques. Semiotic inquiry\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.7202/1035290AR\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"RSSI. Recherches sémiotiques. Semiotic inquiry","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1035290AR","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Nous partons de la distinction que Peirce (C.P. 2.276) etablit entre les signes iconiques ou hypoicones et l’icone pure. Cette distinction nous est apparue fondamentale pour rendre compte du fonctionnement des oeuvres d’art. Dans des travaux anterieurs, nous avons elabore, a la lumiere de Peirce, un modele de la communication artistique qui met en rapport la production et la reception d’une oeuvre. Nous considerons que l’objectif d’une oeuvre d’art est de capter ce que Peirce appelle des “qualites de sentiments” (de l’ordre du possible, de la primeite), qui, au depart, sont vagues et confuses. L’artiste les rend intelligibles sous la forme de signes iconiques ou hypoicones. Cependant, les signes ne parviennent jamais a materialiser completement la primeite : l’icone pure demeure irrepresentable. Ce que fait essentiellement une oeuvre d’art - sa specificite, a notre avis -, c’est, par un agencement de signes iconiques, conduire le recepteur au-dela de la limite du representable, a un niveau de pensee iconique, c’est-a-dire une pensee capable d’envisager une qualite totale et infinie.