{"title":"在一个注定要生活在流行病之中的世界里的环境卫生","authors":"J. Lesne, E. Gnansia, Olivier Laurent","doi":"10.1684/ers.2021.1547","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"« La Covid-19 n’est pas une pandémie. » C’est ce qu’écrit Richard Horton, rédacteur en chef de The Lancet. Il est cité par Octave Larmagnac-Matheron dans le numéro de novembre 2020 de Philosophie Magazine, et celui-ci explique que si le virus s’est propagé sur toute la planète, constater sa diffusion rapide est insuffisant : si le virus s’est développé avec une telle virulence, c’est qu’il profite de l’entrelacement de nombreux autres facteurs pathologiques affectant la santé humaine de manière structurelle. Il utilise donc le terme de syndémie (du grec syn: « avec ») et poursuit : « L’interaction de la Covid-19 avec la hausse mondiale continue des maladies chroniques et de leurs facteurs de risques (obésité, hyperglycémie, pollution atmosphérique) a créé les conditions d’une tempête, alimentant le nombre de morts de la Covid-19 » [1]. Même si le terme de « syndémie » est convaincant, nous conserverons pour la suite de notre propos le terme « pandémie », qui est descriptif et n’inclut pas de dimension étiologique. Cette pandémie a des conséquences sanitaires, sociales et économiques sur toute l’humanité, et force est d’admettre la faiblesse actuelle de l’anticipation de ces événements infectieux, alors qu’ils sont appelés à devenir plus nombreux et plus fréquents si rien ne change dans lemodèle de développement qui s’est mondialisé. Une fois la pandémie installée, les responsables politiques et les citoyens s’affrontent sur les priorités : faut-il accepter les dommages économiques et sociaux liés aux modalités de lutte mises en œuvre pour les besoins de santé publique ? Ils doivent faire face à l’angoisse : l’émergence de nouvelles maladies infectieuses et les difficultés de la lutte contre les épidémies percutent (comme d’autres sujets tels que la toxicité de substances chimiques présentes dans l’environnement) une psyché collective faite d’une confiance inébranlable en un avenir meilleur, d’une conception statique et mécaniste de la santé, et d’indifférence vis-à-vis de l’entretien et de la protection du milieu de vie pour les générations futures.","PeriodicalId":409802,"journal":{"name":"Environnement Risques Santé","volume":"36 3 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-05-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"La santé environnementale dans un monde appelé à vivre avec les pandémies\",\"authors\":\"J. Lesne, E. Gnansia, Olivier Laurent\",\"doi\":\"10.1684/ers.2021.1547\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"« La Covid-19 n’est pas une pandémie. » C’est ce qu’écrit Richard Horton, rédacteur en chef de The Lancet. Il est cité par Octave Larmagnac-Matheron dans le numéro de novembre 2020 de Philosophie Magazine, et celui-ci explique que si le virus s’est propagé sur toute la planète, constater sa diffusion rapide est insuffisant : si le virus s’est développé avec une telle virulence, c’est qu’il profite de l’entrelacement de nombreux autres facteurs pathologiques affectant la santé humaine de manière structurelle. Il utilise donc le terme de syndémie (du grec syn: « avec ») et poursuit : « L’interaction de la Covid-19 avec la hausse mondiale continue des maladies chroniques et de leurs facteurs de risques (obésité, hyperglycémie, pollution atmosphérique) a créé les conditions d’une tempête, alimentant le nombre de morts de la Covid-19 » [1]. Même si le terme de « syndémie » est convaincant, nous conserverons pour la suite de notre propos le terme « pandémie », qui est descriptif et n’inclut pas de dimension étiologique. Cette pandémie a des conséquences sanitaires, sociales et économiques sur toute l’humanité, et force est d’admettre la faiblesse actuelle de l’anticipation de ces événements infectieux, alors qu’ils sont appelés à devenir plus nombreux et plus fréquents si rien ne change dans lemodèle de développement qui s’est mondialisé. Une fois la pandémie installée, les responsables politiques et les citoyens s’affrontent sur les priorités : faut-il accepter les dommages économiques et sociaux liés aux modalités de lutte mises en œuvre pour les besoins de santé publique ? Ils doivent faire face à l’angoisse : l’émergence de nouvelles maladies infectieuses et les difficultés de la lutte contre les épidémies percutent (comme d’autres sujets tels que la toxicité de substances chimiques présentes dans l’environnement) une psyché collective faite d’une confiance inébranlable en un avenir meilleur, d’une conception statique et mécaniste de la santé, et d’indifférence vis-à-vis de l’entretien et de la protection du milieu de vie pour les générations futures.\",\"PeriodicalId\":409802,\"journal\":{\"name\":\"Environnement Risques Santé\",\"volume\":\"36 3 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2021-05-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Environnement Risques Santé\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.1684/ers.2021.1547\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Environnement Risques Santé","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1684/ers.2021.1547","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
La santé environnementale dans un monde appelé à vivre avec les pandémies
« La Covid-19 n’est pas une pandémie. » C’est ce qu’écrit Richard Horton, rédacteur en chef de The Lancet. Il est cité par Octave Larmagnac-Matheron dans le numéro de novembre 2020 de Philosophie Magazine, et celui-ci explique que si le virus s’est propagé sur toute la planète, constater sa diffusion rapide est insuffisant : si le virus s’est développé avec une telle virulence, c’est qu’il profite de l’entrelacement de nombreux autres facteurs pathologiques affectant la santé humaine de manière structurelle. Il utilise donc le terme de syndémie (du grec syn: « avec ») et poursuit : « L’interaction de la Covid-19 avec la hausse mondiale continue des maladies chroniques et de leurs facteurs de risques (obésité, hyperglycémie, pollution atmosphérique) a créé les conditions d’une tempête, alimentant le nombre de morts de la Covid-19 » [1]. Même si le terme de « syndémie » est convaincant, nous conserverons pour la suite de notre propos le terme « pandémie », qui est descriptif et n’inclut pas de dimension étiologique. Cette pandémie a des conséquences sanitaires, sociales et économiques sur toute l’humanité, et force est d’admettre la faiblesse actuelle de l’anticipation de ces événements infectieux, alors qu’ils sont appelés à devenir plus nombreux et plus fréquents si rien ne change dans lemodèle de développement qui s’est mondialisé. Une fois la pandémie installée, les responsables politiques et les citoyens s’affrontent sur les priorités : faut-il accepter les dommages économiques et sociaux liés aux modalités de lutte mises en œuvre pour les besoins de santé publique ? Ils doivent faire face à l’angoisse : l’émergence de nouvelles maladies infectieuses et les difficultés de la lutte contre les épidémies percutent (comme d’autres sujets tels que la toxicité de substances chimiques présentes dans l’environnement) une psyché collective faite d’une confiance inébranlable en un avenir meilleur, d’une conception statique et mécaniste de la santé, et d’indifférence vis-à-vis de l’entretien et de la protection du milieu de vie pour les générations futures.