{"title":"我的结束就是我的开始:关于文学结束的批判性论述","authors":"Alexandre Gefen","doi":"10.58282/lht.118","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"« Les vieillards aiment a donner de bons preceptes, pour se consoler de n’etre plus en etat de donner de mauvais exemples », La Rochefoucauld, Maximes.« Nous cultivons depuis longtemps une tradition francaise des prophetes du desastre et des pleureuses de la culture. La defaite de la pensee est notre muse familiere de la delectation morose. Nous nous lamentons sur la faillite de la haute culture, sur l’echec de la democratisation des arts, sur la fin de l’humanisme, sur la ruine de l’ecole, sur l’envahissement par la culture de masse et l’industrie du divertissement. Aucun autre pays n’est a ce point fascine par la decheance de la langue1 », suggere Antoine Compagnon en 2008 dans Le Souci de la grandeur, en reponse a l’essai du critique americain Donald Morrison Que reste-t-il de la culture francaise ? De fait, tout se passe comme si le discours critique sur la mort de la litterature constituait un objet polemique communement partageable – si ce n’est un veritable genre critique. Pierre Jourde et Jean-Philippe Domecq s’en prennent au desengagement de nos ecrivains contemporains2, Richard Millet stigmatise le Desenchantement de la litterature3 et Renaud Camus pleure La Grande deculturation4, Enrique Vila-Matas fait des figures de Bartleby ou de Lord Chandos, artistes sans œuvre, des modeles5, Lionel Ruffel pense notre epoque comme Denouement6, Jean Bessiere se demande Qu’est-il arrive aux ecrivains francais ?7, William Marx fait l’histoire d’un certain Adieu a la litterature8,","PeriodicalId":117610,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Tombeaux de la littérature","volume":"2 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2009-06-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"4","resultStr":"{\"title\":\"Ma fin est mon commencement : les discours critiques sur la fin de la littérature\",\"authors\":\"Alexandre Gefen\",\"doi\":\"10.58282/lht.118\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"« Les vieillards aiment a donner de bons preceptes, pour se consoler de n’etre plus en etat de donner de mauvais exemples », La Rochefoucauld, Maximes.« Nous cultivons depuis longtemps une tradition francaise des prophetes du desastre et des pleureuses de la culture. La defaite de la pensee est notre muse familiere de la delectation morose. Nous nous lamentons sur la faillite de la haute culture, sur l’echec de la democratisation des arts, sur la fin de l’humanisme, sur la ruine de l’ecole, sur l’envahissement par la culture de masse et l’industrie du divertissement. Aucun autre pays n’est a ce point fascine par la decheance de la langue1 », suggere Antoine Compagnon en 2008 dans Le Souci de la grandeur, en reponse a l’essai du critique americain Donald Morrison Que reste-t-il de la culture francaise ? De fait, tout se passe comme si le discours critique sur la mort de la litterature constituait un objet polemique communement partageable – si ce n’est un veritable genre critique. Pierre Jourde et Jean-Philippe Domecq s’en prennent au desengagement de nos ecrivains contemporains2, Richard Millet stigmatise le Desenchantement de la litterature3 et Renaud Camus pleure La Grande deculturation4, Enrique Vila-Matas fait des figures de Bartleby ou de Lord Chandos, artistes sans œuvre, des modeles5, Lionel Ruffel pense notre epoque comme Denouement6, Jean Bessiere se demande Qu’est-il arrive aux ecrivains francais ?7, William Marx fait l’histoire d’un certain Adieu a la litterature8,\",\"PeriodicalId\":117610,\"journal\":{\"name\":\"Fabula-Lht : Tombeaux de la littérature\",\"volume\":\"2 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2009-06-10\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"4\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Fabula-Lht : Tombeaux de la littérature\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.58282/lht.118\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Fabula-Lht : Tombeaux de la littérature","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/lht.118","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 4
摘要
拉罗什富科(La Rochefoucauld)的格言:“老年人喜欢传授好的戒律,以安慰自己,因为他们不再能树立坏榜样。”“很长一段时间以来,我们一直在培养一种法国传统,即灾难的先知和文化的哀悼者。思想的失败是我们熟悉的忧郁快乐的缪斯。我们哀叹高雅文化的失败,哀叹艺术民主化的失败,哀叹人文主义的终结,哀叹学校的毁灭,哀叹大众文化和娱乐业的入侵。2008年,安托万·Compagnon (Antoine Compagnon)在回应美国评论家唐纳德·莫里森(Donald Morrison)的文章《法国文化还剩下什么?》(what ' s french culture ?)时表示:“没有其他国家对语言的衰落如此着迷。”事实上,对文学死亡的批评话语似乎是一个普遍共享的争论对象——如果不是一个真正的批评流派的话。皮埃尔菲利朱德及Domecq对准了在我们的作家contemporains2 desengagement Richard小米污蔑Desenchantement litterature3和Renaud加缪大deculturation4哭,恩里克Vila-Matas Chandos勋爵巴特比或人物,做艺人不落实、modeles5 Lionel epoque Ruffel认为我们像Denouement6向法国作家Jean Bessiere先生问,怎么来得? 7威廉·马克思讲述了一个告别文学的故事
Ma fin est mon commencement : les discours critiques sur la fin de la littérature
« Les vieillards aiment a donner de bons preceptes, pour se consoler de n’etre plus en etat de donner de mauvais exemples », La Rochefoucauld, Maximes.« Nous cultivons depuis longtemps une tradition francaise des prophetes du desastre et des pleureuses de la culture. La defaite de la pensee est notre muse familiere de la delectation morose. Nous nous lamentons sur la faillite de la haute culture, sur l’echec de la democratisation des arts, sur la fin de l’humanisme, sur la ruine de l’ecole, sur l’envahissement par la culture de masse et l’industrie du divertissement. Aucun autre pays n’est a ce point fascine par la decheance de la langue1 », suggere Antoine Compagnon en 2008 dans Le Souci de la grandeur, en reponse a l’essai du critique americain Donald Morrison Que reste-t-il de la culture francaise ? De fait, tout se passe comme si le discours critique sur la mort de la litterature constituait un objet polemique communement partageable – si ce n’est un veritable genre critique. Pierre Jourde et Jean-Philippe Domecq s’en prennent au desengagement de nos ecrivains contemporains2, Richard Millet stigmatise le Desenchantement de la litterature3 et Renaud Camus pleure La Grande deculturation4, Enrique Vila-Matas fait des figures de Bartleby ou de Lord Chandos, artistes sans œuvre, des modeles5, Lionel Ruffel pense notre epoque comme Denouement6, Jean Bessiere se demande Qu’est-il arrive aux ecrivains francais ?7, William Marx fait l’histoire d’un certain Adieu a la litterature8,