{"title":"萨卡拉瓦国王的领土和特朗巴在印度洋西南部的航行","authors":"M. Ballarin","doi":"10.4000/urmis.1551","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"En partant du postulat de Joel Bonnemaison : « la relation et les droits sur le territoire s’expliquent par la relation au sacre et a l’espace culturel qui aboutit a une geographie mystique s’incarnant dans certains lieux et itineraires et creant un reseau de lieux essentiels qui vont tisser une geographie de l’invisible », j’interrogerai la facon dont les rois sakalava du Boina (Nord-ouest de Madagascar) aux XVIIIe-XIXe siecles ont « produit » du territoire au travers des lieux de culte rendant hommage a leurs ancetres. Il ne s’agit pas uniquement de reprendre l’itineraire des lieux du sacre de la royaute sakalava du Boina, mais de le mettre en regard avec le maillage territorial colonial de la premiere moitie du XXe siecle. D’autre part, cet ancrage territorial relativement fort, s’est accompagne d’une mise en espace au travers du voyage des tromba, des esprits de ces rois sakalava, qui ont œuvre dans cette region du Boina, et migre par la suite dans la zone Ocean Indien Occidental, des Comores a Zanzibar et dont on peut suivre la trace. Or, aux Comores et Zanzibar, les ancetres royaux sakalava sont source de prosperite mais ne legitimisent pas l’autorite des gouvernants. En suivant le fil des genealogies des sakalava de cette region du Nord-ouest, nous verrons comment ce processus d’exportation des tromba s’est accompagne d’une perte de sens par rapport au territoire originel de la royaute du Boina a Madagascar. Nous nous demanderons ainsi dans quelle mesure ce deplacement de sens peut s’apparenter, ou non, a une dynamique de reterritorialisation du culte.","PeriodicalId":119696,"journal":{"name":"Cahiers de l’Urmis","volume":"572 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-07-05","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"2","resultStr":"{\"title\":\"Le territoire des rois sakalava et le voyage des tromba dans le sud-ouest de l’océan Indien\",\"authors\":\"M. Ballarin\",\"doi\":\"10.4000/urmis.1551\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"En partant du postulat de Joel Bonnemaison : « la relation et les droits sur le territoire s’expliquent par la relation au sacre et a l’espace culturel qui aboutit a une geographie mystique s’incarnant dans certains lieux et itineraires et creant un reseau de lieux essentiels qui vont tisser une geographie de l’invisible », j’interrogerai la facon dont les rois sakalava du Boina (Nord-ouest de Madagascar) aux XVIIIe-XIXe siecles ont « produit » du territoire au travers des lieux de culte rendant hommage a leurs ancetres. Il ne s’agit pas uniquement de reprendre l’itineraire des lieux du sacre de la royaute sakalava du Boina, mais de le mettre en regard avec le maillage territorial colonial de la premiere moitie du XXe siecle. D’autre part, cet ancrage territorial relativement fort, s’est accompagne d’une mise en espace au travers du voyage des tromba, des esprits de ces rois sakalava, qui ont œuvre dans cette region du Boina, et migre par la suite dans la zone Ocean Indien Occidental, des Comores a Zanzibar et dont on peut suivre la trace. Or, aux Comores et Zanzibar, les ancetres royaux sakalava sont source de prosperite mais ne legitimisent pas l’autorite des gouvernants. En suivant le fil des genealogies des sakalava de cette region du Nord-ouest, nous verrons comment ce processus d’exportation des tromba s’est accompagne d’une perte de sens par rapport au territoire originel de la royaute du Boina a Madagascar. Nous nous demanderons ainsi dans quelle mesure ce deplacement de sens peut s’apparenter, ou non, a une dynamique de reterritorialisation du culte.\",\"PeriodicalId\":119696,\"journal\":{\"name\":\"Cahiers de l’Urmis\",\"volume\":\"572 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2019-07-05\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"2\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Cahiers de l’Urmis\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.4000/urmis.1551\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Cahiers de l’Urmis","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/urmis.1551","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Le territoire des rois sakalava et le voyage des tromba dans le sud-ouest de l’océan Indien
En partant du postulat de Joel Bonnemaison : « la relation et les droits sur le territoire s’expliquent par la relation au sacre et a l’espace culturel qui aboutit a une geographie mystique s’incarnant dans certains lieux et itineraires et creant un reseau de lieux essentiels qui vont tisser une geographie de l’invisible », j’interrogerai la facon dont les rois sakalava du Boina (Nord-ouest de Madagascar) aux XVIIIe-XIXe siecles ont « produit » du territoire au travers des lieux de culte rendant hommage a leurs ancetres. Il ne s’agit pas uniquement de reprendre l’itineraire des lieux du sacre de la royaute sakalava du Boina, mais de le mettre en regard avec le maillage territorial colonial de la premiere moitie du XXe siecle. D’autre part, cet ancrage territorial relativement fort, s’est accompagne d’une mise en espace au travers du voyage des tromba, des esprits de ces rois sakalava, qui ont œuvre dans cette region du Boina, et migre par la suite dans la zone Ocean Indien Occidental, des Comores a Zanzibar et dont on peut suivre la trace. Or, aux Comores et Zanzibar, les ancetres royaux sakalava sont source de prosperite mais ne legitimisent pas l’autorite des gouvernants. En suivant le fil des genealogies des sakalava de cette region du Nord-ouest, nous verrons comment ce processus d’exportation des tromba s’est accompagne d’une perte de sens par rapport au territoire originel de la royaute du Boina a Madagascar. Nous nous demanderons ainsi dans quelle mesure ce deplacement de sens peut s’apparenter, ou non, a une dynamique de reterritorialisation du culte.