Christophe Blot, Marion Cochard, Matthieu Lemoine, Christine Rifflart
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Comme la Grande Depression ou la crise japonaise des annees 1990, la crise actuelle suit un choc majeur qui a debouche sur la paralysie du systeme financier international. A l’image de ces precedents historiques, surgit la crainte d’enclenchement d’une spirale depressive ou se cumulent des baisses de prix des actifs et de l’activite, entrainant a son tour une baisse du prix des biens. Cette etude speciale analyse les mecanismes par lesquels une economie entre en deflation et les raisons pour lesquelles elle s’y maintient, et evoque les differentes voies de sortie envisageables. L’entree d’une economie en deflation resulte d’un choc violent et durable, qui entraine une baisse de l’activite et se transmet ensuite aux prix via une boucle prix-salaire. Ce type d’enchainement est d’autant plus probable lorsque l’environnement est faiblement inflationniste, comme c’est le cas aujourd’hui. La politique monetaire devient alors rapidement inoperante, accentuant la pression sur les prix. La baisse du prix des biens et des actifs s’inscrit alors dans les anticipations des agents, declenchant des effets cumulatifs allant de reports dans la depense a la deflation par la dette. L’acceleration des faillites alimente la chute du prix du capital, entravant l’incitation a investir. L’entree dans la trappe a liquidite reduit alors les marges de manœuvre de la politique monetaire, contrainte d’adopter des mesures non conventionnelles a l’efficacite incertaine. Elles doivent donc imperativement s’accompagner de l’assainissement du systeme financier et de politiques budgetaires actives.