Ruth Amossy, Claude Bouché, A. H. Pierrot, A. Perrin
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摘要
喂食的集体表演,文学和艺术的操作员在塑造社会形象,当作者力图废除一些神话或颠覆的信仰和心态,相反,当作家和艺术家们盲目照搬陈腐思想或观念根植于人类的意识在风险暴露其作品缺乏原创性的指责。在被应用到文学话语之前,刻板印象的概念首先指的是心理学和社会学领域,它在20世纪初被强加于人(1922年,沃尔特·李普曼将这个术语引入社会科学)。翻译像«一个想法或观点,无反复思考和广泛接受的»1时,刻板印象确实包含了社区的集体演出传递的、白人、概括、陈词滥调的先入之见,老生(topoï)最后,还是员工,特别是对于文学主题的陈词滥调。这个术语的许多用法都符合对这一现象进行了广泛研究的研究人员提出的定义,包括Ruth Amossy、Claude bouche、Anne Herschberg Pierrot、Anne- marie perrinnaffakh早在19世纪,作家们就对它产生了极大的兴趣,他们强加了矛盾甚至带有贬义的解释:古斯塔夫·福尔伯特(Gustave Flaubert)在《先入之见词典》(Dictionnaire des idees receptes)中,leon Bloy和Remy de Gourmont证明了对常识的批判。
Nourris de représentations collectives, la littérature et les arts s’imprègnent de l’imaginaire social en le façonnant, quand les auteurs cherchent à abolir certains mythes ou à bouleverser les croyances et mentalités ou, au contraire, lorsque les écrivains et artistes reproduisent aveuglement les clichés ou idées reçues ancrés dans la conscience humaine au risque d’exposer leur production littéraire au reproche du manque d’originalité. Avant d’être appliquée au discours littéraire, la notion de stéréotype renvoie d’abord au domaine psychologique et sociologique où elle s’impose dès le début du XXe siècle (en 1922, Walter Lippmann a introduit le terme dans les sciences sociales). Traduit comme « une idée ou une opinion, acceptée sans réflexion et largement répétée »1, le stéréotype renferme effectivement des représentations collectives transmises dans une communauté, des schématisations, des généralisations, des idées reçues, des clichés et lieux communs (topoï) ou, enfin, des poncifs, employés notamment pour les thèmes littéraires. De nombreuses utilisations du terme en question répondent aux définitions proposées par les chercheurs qui ont largement étudié ce phénomène, notamment Ruth Amossy, Claude Bouché, Anne Herschberg Pierrot, Anne-Marie PerrinNaffakh.2 Dès le XIXe siècle, les auteurs, eux aussi, y portent un grand intérêt, en imposant des interprétations ambivalentes, voire péjoratives : Gustave Flaubert dans le Dictionnaire des idées reçues, Léon Bloy et Remy de Gourmont témoignent d’une visée critique du lieu commun.