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Les pratiques funéraires et la spectralité des espaces coloniaux dans la mondialisation à Kisumu, Kenya
Kisumu, troisieme ville du Kenya situee sur les rives du lac Victoria, presente un paysage funeraire dual, ou s’opposent la concentration des tombes dans de rares cimetieres au centre-ville et leur dispersion dans les faubourgs de la ville dans une multitude d’espaces domestiques. Nous proposons d’aborder cette dualite, dont la genese se trouve dans la construction locale de l’Etat colonial, a partir de la notion derridienne de spectralite, que l’on comprend comme la manifestation de traces a la fois visibles et invisibles du passe dans le temps present, qui reapparaissent malgre leur refoulement leur occultation et la nature ponctuelle et inachevee de leur apparition. Bien plus qu’un sediment du temps, cette dualite spatiale des pratiques funeraires est aujourd’hui mobilisee a mesure que la ville de Kisumu devient l’un des lieux ou s’illustre la proliferation a l’echelle mondiale des agendas urbains centres sur la competitivite internationale. Les spectres des espaces coloniaux sont alors convoques dans les pratiques funeraires contemporaines. On lit a travers elles la maniere dont les faces urbaines et rurales de la construction locale de l’Etat colonial fournissent un repertoire de discours et d’actions pour soutenir ou contester les politiques d’arrimage de la ville au monde. Cette reference coloniale – bien qu’occultee et refoulee par les acteurs en presence – projette les injustices et les conflits coloniaux dans le present global, pour hanter la formulation d’un futur urbain qui n’arrive pas a se defaire d’un passe colonial qui le leste.