{"title":"“翻译诗歌对语言的影响”。玛蒂尔德·维舍尔对马丁·鲁夫的采访","authors":"M. Rueff, M. Vischer","doi":"10.4000/RECHERCHESTRAVAUX.1853","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Dans cet entretien avec Mathilde Vischer, Martin Rueff s’exprime sur son rapport aux langues, a la poesie et au roman, ainsi que sur sa double activite de poete et de traducteur. Il explore le nouage entre ecriture et traduction et met en evidence la dimension hautement esthetique et poetique de l’acte traductif. Apres avoir evoque ses retraductions de la trilogie des ancetres de Calvino, Martin Rueff explique en quoi la traduction de poemes est pour lui une pratique de desubjectivation, intimement dependante des theories sous-jacentes qui influencent tout choix traductif. Il evoque egalement sa conception de la traduction poetique comme une tentative de reproduire non pas ce que le poeme « fait dans sa langue de depart », mais plutot ce qu’il « fait a » cette langue. Il reflechit ainsi aux specificites du langage poetique et s’interroge finalement sur la dimension plurilingue de son œuvre, a l’instar d’Icare crie dans un ciel de craie (Paris, Belin, 2007), ou Icare traverse, dans sa chute, par les langues et les poemes de ses peres, les traverse et construit ce faisant la forme du poeme. L’auteur accepte de reveler ici quelques enjeux de son livre de poesie La Jonction (Caen, Nous, 2019). Martin Rueff nous invite a nous placer dans une disponibilite particuliere a l’egard des textes et de la langue, cette « ecoute flottante » qui permet au poete et au traducteur d’entrer au cœur d’une experience donnant a la langue la possibilite de porter les traces de sa propre dechirure.","PeriodicalId":429136,"journal":{"name":"Recherches & travaux","volume":"158 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"« Traduire ce que le poème fait à sa langue ». Entretien avec Martin Rueff par Mathilde Vischer\",\"authors\":\"M. Rueff, M. Vischer\",\"doi\":\"10.4000/RECHERCHESTRAVAUX.1853\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Dans cet entretien avec Mathilde Vischer, Martin Rueff s’exprime sur son rapport aux langues, a la poesie et au roman, ainsi que sur sa double activite de poete et de traducteur. Il explore le nouage entre ecriture et traduction et met en evidence la dimension hautement esthetique et poetique de l’acte traductif. Apres avoir evoque ses retraductions de la trilogie des ancetres de Calvino, Martin Rueff explique en quoi la traduction de poemes est pour lui une pratique de desubjectivation, intimement dependante des theories sous-jacentes qui influencent tout choix traductif. Il evoque egalement sa conception de la traduction poetique comme une tentative de reproduire non pas ce que le poeme « fait dans sa langue de depart », mais plutot ce qu’il « fait a » cette langue. Il reflechit ainsi aux specificites du langage poetique et s’interroge finalement sur la dimension plurilingue de son œuvre, a l’instar d’Icare crie dans un ciel de craie (Paris, Belin, 2007), ou Icare traverse, dans sa chute, par les langues et les poemes de ses peres, les traverse et construit ce faisant la forme du poeme. L’auteur accepte de reveler ici quelques enjeux de son livre de poesie La Jonction (Caen, Nous, 2019). Martin Rueff nous invite a nous placer dans une disponibilite particuliere a l’egard des textes et de la langue, cette « ecoute flottante » qui permet au poete et au traducteur d’entrer au cœur d’une experience donnant a la langue la possibilite de porter les traces de sa propre dechirure.\",\"PeriodicalId\":429136,\"journal\":{\"name\":\"Recherches & travaux\",\"volume\":\"158 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2019-11-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Recherches & travaux\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.4000/RECHERCHESTRAVAUX.1853\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Recherches & travaux","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/RECHERCHESTRAVAUX.1853","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
« Traduire ce que le poème fait à sa langue ». Entretien avec Martin Rueff par Mathilde Vischer
Dans cet entretien avec Mathilde Vischer, Martin Rueff s’exprime sur son rapport aux langues, a la poesie et au roman, ainsi que sur sa double activite de poete et de traducteur. Il explore le nouage entre ecriture et traduction et met en evidence la dimension hautement esthetique et poetique de l’acte traductif. Apres avoir evoque ses retraductions de la trilogie des ancetres de Calvino, Martin Rueff explique en quoi la traduction de poemes est pour lui une pratique de desubjectivation, intimement dependante des theories sous-jacentes qui influencent tout choix traductif. Il evoque egalement sa conception de la traduction poetique comme une tentative de reproduire non pas ce que le poeme « fait dans sa langue de depart », mais plutot ce qu’il « fait a » cette langue. Il reflechit ainsi aux specificites du langage poetique et s’interroge finalement sur la dimension plurilingue de son œuvre, a l’instar d’Icare crie dans un ciel de craie (Paris, Belin, 2007), ou Icare traverse, dans sa chute, par les langues et les poemes de ses peres, les traverse et construit ce faisant la forme du poeme. L’auteur accepte de reveler ici quelques enjeux de son livre de poesie La Jonction (Caen, Nous, 2019). Martin Rueff nous invite a nous placer dans une disponibilite particuliere a l’egard des textes et de la langue, cette « ecoute flottante » qui permet au poete et au traducteur d’entrer au cœur d’une experience donnant a la langue la possibilite de porter les traces de sa propre dechirure.