Chapitre 2

Au terme du chapitre précédent, nous pouvons dresser un premier tableau des relations qui s’instaurent, selon nous, entre les représentations mentales et la mémoire. Les concepts occasionnels, que nous formons, par exemple, lorsque nous lisons le « Romeo et Juliette » de Shakespeare, figurent dans notre mémoire à court terme, et ne passent pas, tels quels, dans notre mémoire à long terme. S’il en demeure un souvenir, c’est soit parce que nous disposons dans notre mémoire à long terme d’une représentation schématique — en l’occurrence, le « script » de Romeo et Juliette, aujourd’hui familier à beaucoup de gens —, soit parce que nous pouvons nous remémorer l’épisode même de notre lecture, avec ses traits éventuellement anecdotiques et les états émotionnels où nous sommes alors entrés. Dans la mémoire à long terme, se trouvent stockées des représentations dont la typologie, au stade actuel de notre réflexion, s’établit comme suit :