法语文学或挪用他人语言的艺术

Judith Sinanga-Ohlmann
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Telles sont quelques-unes des questions posées dans cet article et auxquels nous avons essayé de répondre en nous fondant sur trois romans : Le chercheur d’Afriques (Henri Lopes, 1990), Quand on refuse on dit non (Ahmadou Kourouma, 2004) et La femme aux pieds nus (Scholastique Mukasonga, 2008).","PeriodicalId":216173,"journal":{"name":"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)","volume":"48 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-12-17","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"littérature francophone ou l'art de s'approprier la langue de l'Autre\",\"authors\":\"Judith Sinanga-Ohlmann\",\"doi\":\"10.26443/rcfr.v1i1.361\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Le présent article tente de montrer comment les auteurs francophones d’Afrique sub-saharienne s’approprient la langue française ; idiome appartenant à l’Autre puisque hérité de l’ex-colonisateur. 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摘要

本文试图展示撒哈拉以南非洲的法语作家是如何适应法语的;属于另一个人的习语,因为它是从前殖民者那里继承来的。这种拥有或占有语言的想法显然与雅克·德里达(Jacques Derrida)的想法相冲突,德里达出色地捍卫了语言不可能是一种人们可以拥有或控制的东西的观点。我们的文章并不是要反驳德里达的论点,恰恰相反。事实上,虽然一种语言不能是一种可以声称拥有任何权利的对象,但它仍然是一种可塑的材料,非母语者可以根据他们的文化、信仰、哲学等来采用它或改变它。让它经历词法、形态、句法等方面的变化,以适应他们的习惯和习俗,这就是我们所说的挪用他人的语言。为什么撒哈拉以南非洲的法语作家要开始学习法语?他们能把这种语言变成自己的语言吗?通过什么方式?这是本文提出的一些问题,我们试图根据三部小说来回答这些问题:《非洲研究者》(Henri Lopes, 1990)、《当我们拒绝时,我们说不》(Ahmadou Kourouma, 2004)和《赤脚女人》(Scholastique Mukasonga, 2008)。
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
littérature francophone ou l'art de s'approprier la langue de l'Autre
Le présent article tente de montrer comment les auteurs francophones d’Afrique sub-saharienne s’approprient la langue française ; idiome appartenant à l’Autre puisque hérité de l’ex-colonisateur. Cette pensée d’en être propriétaire ou de se l’approprier se heurte évidemment contre celle de Jacques Derrida qui a brillamment défendu l’idée qu’une langue ne saurait être une chose que l’on peut posséder et sur laquelle il serait possible d’avoir un contrôle quel qu’il soit. Notre article n’a pas l’objectif de contredire l’argument de Jacques Derrida, à contrario. En effet, si une langue ne peut être un objet auquel on peut prétendre avoir un droit quelconque, elle est néanmoins une matière malléable et les locuteurs non natifs peuvent, soit l’adopter comme ils l’ont apprise ou la transformer selon leur culture, croyances, philosophie, etc. Lui faire subir des changements aussi bien du point de vue lexicologique, morphologiquement, syntaxique, etc. afin de l’adapter à leurs us et coutumes est ce que nous entendons par appropriation de la langue de l’Autre. Pour quelles raisons les auteurs francophones d’Afrique sub-saharienne entreprennent-ils de s’approprier le français ? Parviennent-ils à faire cette langue leur ? Par quels moyens ? Telles sont quelques-unes des questions posées dans cet article et auxquels nous avons essayé de répondre en nous fondant sur trois romans : Le chercheur d’Afriques (Henri Lopes, 1990), Quand on refuse on dit non (Ahmadou Kourouma, 2004) et La femme aux pieds nus (Scholastique Mukasonga, 2008).
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