{"title":"法语文学或挪用他人语言的艺术","authors":"Judith Sinanga-Ohlmann","doi":"10.26443/rcfr.v1i1.361","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le présent article tente de montrer comment les auteurs francophones d’Afrique sub-saharienne s’approprient la langue française ; idiome appartenant à l’Autre puisque hérité de l’ex-colonisateur. Cette pensée d’en être propriétaire ou de se l’approprier se heurte évidemment contre celle de Jacques Derrida qui a brillamment défendu l’idée qu’une langue ne saurait être une chose que l’on peut posséder et sur laquelle il serait possible d’avoir un contrôle quel qu’il soit. Notre article n’a pas l’objectif de contredire l’argument de Jacques Derrida, à contrario. En effet, si une langue ne peut être un objet auquel on peut prétendre avoir un droit quelconque, elle est néanmoins une matière malléable et les locuteurs non natifs peuvent, soit l’adopter comme ils l’ont apprise ou la transformer selon leur culture, croyances, philosophie, etc. Lui faire subir des changements aussi bien du point de vue lexicologique, morphologiquement, syntaxique, etc. afin de l’adapter à leurs us et coutumes est ce que nous entendons par appropriation de la langue de l’Autre. Pour quelles raisons les auteurs francophones d’Afrique sub-saharienne entreprennent-ils de s’approprier le français ? Parviennent-ils à faire cette langue leur ? Par quels moyens ? Telles sont quelques-unes des questions posées dans cet article et auxquels nous avons essayé de répondre en nous fondant sur trois romans : Le chercheur d’Afriques (Henri Lopes, 1990), Quand on refuse on dit non (Ahmadou Kourouma, 2004) et La femme aux pieds nus (Scholastique Mukasonga, 2008).","PeriodicalId":216173,"journal":{"name":"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)","volume":"48 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-12-17","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"littérature francophone ou l'art de s'approprier la langue de l'Autre\",\"authors\":\"Judith Sinanga-Ohlmann\",\"doi\":\"10.26443/rcfr.v1i1.361\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Le présent article tente de montrer comment les auteurs francophones d’Afrique sub-saharienne s’approprient la langue française ; idiome appartenant à l’Autre puisque hérité de l’ex-colonisateur. Cette pensée d’en être propriétaire ou de se l’approprier se heurte évidemment contre celle de Jacques Derrida qui a brillamment défendu l’idée qu’une langue ne saurait être une chose que l’on peut posséder et sur laquelle il serait possible d’avoir un contrôle quel qu’il soit. Notre article n’a pas l’objectif de contredire l’argument de Jacques Derrida, à contrario. En effet, si une langue ne peut être un objet auquel on peut prétendre avoir un droit quelconque, elle est néanmoins une matière malléable et les locuteurs non natifs peuvent, soit l’adopter comme ils l’ont apprise ou la transformer selon leur culture, croyances, philosophie, etc. Lui faire subir des changements aussi bien du point de vue lexicologique, morphologiquement, syntaxique, etc. afin de l’adapter à leurs us et coutumes est ce que nous entendons par appropriation de la langue de l’Autre. Pour quelles raisons les auteurs francophones d’Afrique sub-saharienne entreprennent-ils de s’approprier le français ? Parviennent-ils à faire cette langue leur ? Par quels moyens ? Telles sont quelques-unes des questions posées dans cet article et auxquels nous avons essayé de répondre en nous fondant sur trois romans : Le chercheur d’Afriques (Henri Lopes, 1990), Quand on refuse on dit non (Ahmadou Kourouma, 2004) et La femme aux pieds nus (Scholastique Mukasonga, 2008).\",\"PeriodicalId\":216173,\"journal\":{\"name\":\"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)\",\"volume\":\"48 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2021-12-17\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.26443/rcfr.v1i1.361\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Recherches Francophones: Revue de l'Association internationale d'étude des littératures et des cultures de l'espace francophone (AIELCEF)","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.26443/rcfr.v1i1.361","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
littérature francophone ou l'art de s'approprier la langue de l'Autre
Le présent article tente de montrer comment les auteurs francophones d’Afrique sub-saharienne s’approprient la langue française ; idiome appartenant à l’Autre puisque hérité de l’ex-colonisateur. Cette pensée d’en être propriétaire ou de se l’approprier se heurte évidemment contre celle de Jacques Derrida qui a brillamment défendu l’idée qu’une langue ne saurait être une chose que l’on peut posséder et sur laquelle il serait possible d’avoir un contrôle quel qu’il soit. Notre article n’a pas l’objectif de contredire l’argument de Jacques Derrida, à contrario. En effet, si une langue ne peut être un objet auquel on peut prétendre avoir un droit quelconque, elle est néanmoins une matière malléable et les locuteurs non natifs peuvent, soit l’adopter comme ils l’ont apprise ou la transformer selon leur culture, croyances, philosophie, etc. Lui faire subir des changements aussi bien du point de vue lexicologique, morphologiquement, syntaxique, etc. afin de l’adapter à leurs us et coutumes est ce que nous entendons par appropriation de la langue de l’Autre. Pour quelles raisons les auteurs francophones d’Afrique sub-saharienne entreprennent-ils de s’approprier le français ? Parviennent-ils à faire cette langue leur ? Par quels moyens ? Telles sont quelques-unes des questions posées dans cet article et auxquels nous avons essayé de répondre en nous fondant sur trois romans : Le chercheur d’Afriques (Henri Lopes, 1990), Quand on refuse on dit non (Ahmadou Kourouma, 2004) et La femme aux pieds nus (Scholastique Mukasonga, 2008).