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La marginalité créatrice : jeunesse urbaine et terrains nocturnes de l’autofinancement entrepreneurial au Cameroun
Cet article questionne l’usage de la nuit chez les jeunes « entreprenants » au Cameroun. Il s’appuie sur des données de type ethnographique et biographique pour cerner deux faits qui en rendent compte. Il analyse, en premier lieu, l’exclusion des jeunes des usages commerciaux informels de la ville-vitrine et l’absence de tout appui institutionnel pour l’obtention de capitaux d’appoint en faveur de leurs projets. Puis, de ce cadre d’exclusion, et soulignant les multiples libéralités de la nuit – absence de police municipale, de licence commerciale, de charges locatives et fiscales – l’article envisage la temporalité nocturne comme temps de productivité alternatif qui permet, par accumulation et mobilisation de canaux financiers traditionnels, l’accès graduel aux capitaux dont les jeunes ont besoin pour la création d’une entreprise diurne. Dès lors, il est possible de saisir les trajectoires entrepreneuriales chez une jeunesse marginalisée et initialement indigente.