{"title":"Reconstitution immune sous HAART","authors":"Guislaine Carcelain, Brigitte Autran, Patrice Debré","doi":"10.1016/S0924-4204(00)80025-6","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>Les nouvelles combinaisons d'antirétroviraux, HAART (<em>highly active antiretroviral therapy</em>) ont permis de modifier considérablement l'évolution de la maladie liée au VIH en permettant une baisse considérable et durable de la charge virale accompagnée d'une augmentation soutenue des cellules T CD4 jamais observée auparavant <span>[5]</span>, <span>[11]</span>. Même si certaines controverses concernant le degré de normalisation possible du système immunitaire persistent, il est maintenant bien admis que ces thérapeutiques peuvent permettre dans certaines conditions une restauration numérique et fonctionnelle des cellules T CD4 proche de la normale. Les premières évidences de cette restauration immune furent la diminution massive de la mortalité et de la morbidité liées a l'infection par le VIH, observées dans les pays occidentaux <span>[12]</span>, <span>[22]</span>. De plus, il est clairement démontré qu'une restauration des capacités de réactivité des lymphocytes T CD4 aux antigènes de rappel codés par des agents pathogènes opportunistes peut être obtenue chez des patients traités à des phases avancées de la maladie, et requiert à la fois une réduction profonde et durable de la charge virale et une amplification quantitative du compartiment CD4. Cette restauration peut de plus conférer une protection de l'hôte contre les infections opportunistes <span>[1]</span>, <span>[17]</span>.</p><p>Cependant, il est à noter que cette restauration ne semble concerner que des antigènes provenant de microorganismes largement prévalents à des stades avancés de l'infection. Ces traitements antirétroviraux puissants sont incapables de permettre une restauration d'une immunité contre le VIH luimême <span>[1]</span>, <span>[24]</span>, sauf lorsqu'ils sont introduits à des stades très précoces après l'inoculation virale <span>[25]</span>. Il persiste donc encore des interrogations sur l'amplitude de cette reconstitution, voire sur la capacité de normalisation du système immunitaire chez des adultes traités après de longues années de déficit immunitaire.</p></div>","PeriodicalId":92867,"journal":{"name":"Annales de l'Institut Pasteur. Actualites","volume":"11 3","pages":"Pages 39-47"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2000-07-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/S0924-4204(00)80025-6","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales de l'Institut Pasteur. Actualites","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0924420400800256","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Les nouvelles combinaisons d'antirétroviraux, HAART (highly active antiretroviral therapy) ont permis de modifier considérablement l'évolution de la maladie liée au VIH en permettant une baisse considérable et durable de la charge virale accompagnée d'une augmentation soutenue des cellules T CD4 jamais observée auparavant [5], [11]. Même si certaines controverses concernant le degré de normalisation possible du système immunitaire persistent, il est maintenant bien admis que ces thérapeutiques peuvent permettre dans certaines conditions une restauration numérique et fonctionnelle des cellules T CD4 proche de la normale. Les premières évidences de cette restauration immune furent la diminution massive de la mortalité et de la morbidité liées a l'infection par le VIH, observées dans les pays occidentaux [12], [22]. De plus, il est clairement démontré qu'une restauration des capacités de réactivité des lymphocytes T CD4 aux antigènes de rappel codés par des agents pathogènes opportunistes peut être obtenue chez des patients traités à des phases avancées de la maladie, et requiert à la fois une réduction profonde et durable de la charge virale et une amplification quantitative du compartiment CD4. Cette restauration peut de plus conférer une protection de l'hôte contre les infections opportunistes [1], [17].
Cependant, il est à noter que cette restauration ne semble concerner que des antigènes provenant de microorganismes largement prévalents à des stades avancés de l'infection. Ces traitements antirétroviraux puissants sont incapables de permettre une restauration d'une immunité contre le VIH luimême [1], [24], sauf lorsqu'ils sont introduits à des stades très précoces après l'inoculation virale [25]. Il persiste donc encore des interrogations sur l'amplitude de cette reconstitution, voire sur la capacité de normalisation du système immunitaire chez des adultes traités après de longues années de déficit immunitaire.