{"title":"« Si convient que on se gart de tous » : De La Response du Bestiaire d’Amours à La Belle Dame sans Mercy","authors":"Christopher Lucken","doi":"10.58282/colloques.6259","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"A Helen Solterer, Master and Minerva« Je n’ay le pouair de grever / Ne de pugnir aultre ne vous », affirme la dame dans l’avant-derniere replique du debat qui l’oppose a l’amant dans LaBelle Dame sans Mercy d’Alain Chartier (1424) ; « Maiz pour les maulvaiz eschiver / Il se fait bon garder de tous1 ». L’amant a beau l’assurer de sa loyaute afin de la convaincre d’avoir pitie de lui et de l’accepter a son service, la dame refuse de croire a ses paroles. « Tel se plaint et guermente fort / Qui n’a pas les plus aspres deulz », lui retorque-t-elle (v. 269-70), alors qu’il espere l’apitoyer en affirmant qu’Amour lui fait souffrir de grands maux. Les propos elogieux et les promesses de soumission qu’il lui adresse ne sont que de « plaisans bourdes / Confites en belles parolles » dont l’amant tient « escoles » pour « faire croirre merveilles » aux dames, mais auxquelles ces dernieres ne sauraient accorder le moindre credit (v. 299-302). « Amours est cruel losengier, / Aspre en fait et doulx au mentir », soutient-elle (v. 313-14). Tout ce que l’amant peut dire en sa faveur n’est que « Faintise » (v. 363) et « Faulx Semblant » (v. 365). Rien ne lui sert de declarer qu’il n’est point un « bon chanteur » ni un « vanteur », en assurant qu’il prefererait « le plourer » et « tout coy demourer » (v. 705-08). « Male Bouche tient bien grant court », lui replique a nouveau la dame : « Chacun a mal dire estudie. / Faulx amoureux au temps qui court / Servent tous de gouliardie ». Aussi, conclut-","PeriodicalId":36255,"journal":{"name":"Iranian Journal of Botany","volume":"6 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-06-25","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Iranian Journal of Botany","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.6259","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Environmental Science","Score":null,"Total":0}
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Abstract
A Helen Solterer, Master and Minerva« Je n’ay le pouair de grever / Ne de pugnir aultre ne vous », affirme la dame dans l’avant-derniere replique du debat qui l’oppose a l’amant dans LaBelle Dame sans Mercy d’Alain Chartier (1424) ; « Maiz pour les maulvaiz eschiver / Il se fait bon garder de tous1 ». L’amant a beau l’assurer de sa loyaute afin de la convaincre d’avoir pitie de lui et de l’accepter a son service, la dame refuse de croire a ses paroles. « Tel se plaint et guermente fort / Qui n’a pas les plus aspres deulz », lui retorque-t-elle (v. 269-70), alors qu’il espere l’apitoyer en affirmant qu’Amour lui fait souffrir de grands maux. Les propos elogieux et les promesses de soumission qu’il lui adresse ne sont que de « plaisans bourdes / Confites en belles parolles » dont l’amant tient « escoles » pour « faire croirre merveilles » aux dames, mais auxquelles ces dernieres ne sauraient accorder le moindre credit (v. 299-302). « Amours est cruel losengier, / Aspre en fait et doulx au mentir », soutient-elle (v. 313-14). Tout ce que l’amant peut dire en sa faveur n’est que « Faintise » (v. 363) et « Faulx Semblant » (v. 365). Rien ne lui sert de declarer qu’il n’est point un « bon chanteur » ni un « vanteur », en assurant qu’il prefererait « le plourer » et « tout coy demourer » (v. 705-08). « Male Bouche tient bien grant court », lui replique a nouveau la dame : « Chacun a mal dire estudie. / Faulx amoureux au temps qui court / Servent tous de gouliardie ». Aussi, conclut-