Concordance linguistique patient–médecin et paramètres de qualité et de sécurité des soins chez les bénéficiaires de soins à domicile fragiles admis à l’hôpital en Ontario, au Canada
Emily Seale, Michael Reaume, R. Batista, Anan Bader Eddeen, Rhiannon Roberts, Emily Rhodes, Daniel I. McIsaac, Claire E. Kendall, Manish M. Sood, D. Prud’homme, Peter Tanuseputro
{"title":"Concordance linguistique patient–médecin et paramètres de qualité et de sécurité des soins chez les bénéficiaires de soins à domicile fragiles admis à l’hôpital en Ontario, au Canada","authors":"Emily Seale, Michael Reaume, R. Batista, Anan Bader Eddeen, Rhiannon Roberts, Emily Rhodes, Daniel I. McIsaac, Claire E. Kendall, Manish M. Sood, D. Prud’homme, Peter Tanuseputro","doi":"10.1503/cmaj.212155-f","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Contexte: Lorsque les patients et les médecins parlent la même langue, cela peut améliorer la qualité et la sécurité des soins. Nous avons voulu vérifier si la concordance linguistique patient–médecin est associée à des résultats en milieu hospitalier et posthospitaliers chez les bénéficiaires de soins à domicile qui doivent être hospitalisés. Méthodes: Nous avons procédé à une étude de population auprès d’une cohorte rétrospective de 189 690 bénéficiaires de soins à domicile qui ont été admis à l’hôpital en Ontario, au Canada, entre 2010 et 2018. Nous avons défini la langue des patients (obtenue à partir des évaluations pour les soins à domicile) comme anglaise (anglophones), française (francophones) ou autre (allophones). Nous avons obtenu la langue des médecins auprès de l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario. Nous avons déterminé que les hospitalisations se déroulaient dans un milieu de concordance linguistique lorsque les patients recevaient plus de 50 % de leurs soins de la part de médecins s’exprimant dans la même langue qu’eux (langue principale). Nous avons défini les paramètres en milieu hospitalier (événements indésirables, durée du séjour, décès) et posthospitaliers (consultations aux services des urgences, réadmissions hospitalières, décès dans les 30 jours suivant le congé). Nous avons utilisé des analyses de régression logistique pour estimer la moyenne ajustée et le rapport des cotes (RC) ajusté de chaque paramètre, stratifié en fonction de la langue des patients pour évaluer l’impact des soins linguistiquement concordants dans chaque groupe linguistique. Résultats: Les patients allophones qui ont reçu des soins linguistiquement concordants plutôt que discordants présentaient un risque moindre d’événements indésirables (RC ajusté 0,25, intervalle de confiance [IC] de 95 % 0,15–0,43) et de décès en milieu hospitalier (RC ajusté 0,44, IC de 95 % 0,29–0,66), et leurs séjours ont été moins longs (moyenne ajustée 0,74, IC de 95 % 0,66–0,83). Les résultats ont été similaires pour les patients francophones, quoiqu’à un degré moindre. La concordance ou la discordance linguistique des hospitalisations n’a pas été associée à des différences significatives sur le plan des paramètres posthospitaliers. Interprétation: Les patients ayant reçu la majeure partie de leurs soins de médecins s’exprimant dans la même langue qu’eux (langue principale) ont eu de meilleurs résultats en milieu hospitalier, ce qui suggère que les disparités entre les groupes linguistiques pourraient être atténuées en offrant aux patients des soins linguistiquement concordants.","PeriodicalId":10359,"journal":{"name":"CMAJ : Canadian Medical Association Journal","volume":"1 1","pages":"E1256 - E1266"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2022-09-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"CMAJ : Canadian Medical Association Journal","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1503/cmaj.212155-f","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Contexte: Lorsque les patients et les médecins parlent la même langue, cela peut améliorer la qualité et la sécurité des soins. Nous avons voulu vérifier si la concordance linguistique patient–médecin est associée à des résultats en milieu hospitalier et posthospitaliers chez les bénéficiaires de soins à domicile qui doivent être hospitalisés. Méthodes: Nous avons procédé à une étude de population auprès d’une cohorte rétrospective de 189 690 bénéficiaires de soins à domicile qui ont été admis à l’hôpital en Ontario, au Canada, entre 2010 et 2018. Nous avons défini la langue des patients (obtenue à partir des évaluations pour les soins à domicile) comme anglaise (anglophones), française (francophones) ou autre (allophones). Nous avons obtenu la langue des médecins auprès de l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario. Nous avons déterminé que les hospitalisations se déroulaient dans un milieu de concordance linguistique lorsque les patients recevaient plus de 50 % de leurs soins de la part de médecins s’exprimant dans la même langue qu’eux (langue principale). Nous avons défini les paramètres en milieu hospitalier (événements indésirables, durée du séjour, décès) et posthospitaliers (consultations aux services des urgences, réadmissions hospitalières, décès dans les 30 jours suivant le congé). Nous avons utilisé des analyses de régression logistique pour estimer la moyenne ajustée et le rapport des cotes (RC) ajusté de chaque paramètre, stratifié en fonction de la langue des patients pour évaluer l’impact des soins linguistiquement concordants dans chaque groupe linguistique. Résultats: Les patients allophones qui ont reçu des soins linguistiquement concordants plutôt que discordants présentaient un risque moindre d’événements indésirables (RC ajusté 0,25, intervalle de confiance [IC] de 95 % 0,15–0,43) et de décès en milieu hospitalier (RC ajusté 0,44, IC de 95 % 0,29–0,66), et leurs séjours ont été moins longs (moyenne ajustée 0,74, IC de 95 % 0,66–0,83). Les résultats ont été similaires pour les patients francophones, quoiqu’à un degré moindre. La concordance ou la discordance linguistique des hospitalisations n’a pas été associée à des différences significatives sur le plan des paramètres posthospitaliers. Interprétation: Les patients ayant reçu la majeure partie de leurs soins de médecins s’exprimant dans la même langue qu’eux (langue principale) ont eu de meilleurs résultats en milieu hospitalier, ce qui suggère que les disparités entre les groupes linguistiques pourraient être atténuées en offrant aux patients des soins linguistiquement concordants.