L’Adieu du monde, ou Le Mespris de ses vaines grandeurs et plaisirs périssables du Chartreux Dom Polycarpe de la Rivière (1619) : une rhétorique de l’offuscation ?
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Abstract
L’Adieu du Monde ou Le Mespris de ses vaines grandeurs et plaisirs périssables de Dom Polycarpe de la Rivière est paru à Lyon en 1619. Son auteur qui fut chantre de la chapelle de Marguerite de Valois à Usson, et passa neuf ans à la Grande Chartreuse, met en écriture un vaste savoir joignant textes patristiques, érudition humaniste et poésies grecque, latine et française. Dom Polycarpe pratique la rhétorique de la citation, l’assortit de disquisitiones savantes et la met au service d’une dénonciation des attraits du Monde. Il convoque les autorités qu’il cite en juges et témoins. Le discours d’un mépris implacable envers les princes de l’Église, les courtisans et les femmes, n’arrive toutefois pas à masquer la parole d’un homme toujours hanté par la sensualité. Entre amour charnel et amour spirituel, l’ἔρως qui inspire le texte est plus proche de l’ésotérisme de Philon ou de Grégoire de Nysse que de l’ἁγάπη du maître de la spiritualité cartusienne, Saint Bernard. Le texte de L’Adieu du Monde est le témoin d’une forme de spiritualité partagée par certains cercles humanistes et un exemple d’écriture baroque, au crépuscule de la Renaissance française.