{"title":"Débuts et marges d’une œuvre — à propos de Zilberberg","authors":"H. Parret","doi":"10.25965/as.6556","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Débuts 1 – 1981, Essai sur les modalités tensives Je n’oublierai pas facilement l’incrédulité de mes collègues philosophes du langage et linguistes respectables du comité éditorial de Pragmatics and Beyond (Dittmar, Holdcroft, Van Dijk, Schegloff, Sadock, Verschueren) à Amsterdam vers mars 1981 quand je proposais la publication de l’Essai sur les modalités tensives dans notre jeune collection, une « série interdisciplinaire d’études du langage ». J’argumentais qu’il s’agissait d’un écrit venant d’une tout autre tradition, la « sémiotique parisienne », d’une remarquable originalité, à situer certainement « au-delà de la pragmatique ». Mon enthousiasme, « absolument injustifié » selon les membres de ce comité, me venait de la fréquentation et de mes lectures de Claude Zilberberg au cours des années soixante-dix. Depuis une première année au « Séminaire de sémantique générale » de Greimas en 1967-68 (la seconde année de son existence), je participais tous les ans à plusieurs séances du séminaire où Greimas m’invitait au moins une fois par an pour une intervention substantielle — ainsi, je me rappelle une intervention sur les modalités en 1975, sur la manipulation en 1977, sur le discours passionnel en 1979, et en 1981 sur la soi-disant « psychosémiotique des passions ». Je cherchais toujours la compagnie de Claude pendant la séance et les discussions et après pour le « pot » traditionnel au café. On avait souvent des intuitions apparentées, même quand je n’avais pas le même brio pour la formalisation modélisante. Par conséquent, je n’avais pas les mains vides à la réunion d’Amsterdam où ma sympathie pour le manuscrit « idiosyncrasique » de Zilberberg a finalement convaincu le comité de rédaction de Pragmatics and Beyond. C’est bien ainsi que l’Essai a pu être publié et devenir le point de départ d’une œuvre qui comportera sept volumes publiés (de 1981 à 2012) et d’innombrables articles1.","PeriodicalId":64325,"journal":{"name":"新作文(小学123年级)","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2020-02-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"新作文(小学123年级)","FirstCategoryId":"1092","ListUrlMain":"https://doi.org/10.25965/as.6556","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Débuts 1 – 1981, Essai sur les modalités tensives Je n’oublierai pas facilement l’incrédulité de mes collègues philosophes du langage et linguistes respectables du comité éditorial de Pragmatics and Beyond (Dittmar, Holdcroft, Van Dijk, Schegloff, Sadock, Verschueren) à Amsterdam vers mars 1981 quand je proposais la publication de l’Essai sur les modalités tensives dans notre jeune collection, une « série interdisciplinaire d’études du langage ». J’argumentais qu’il s’agissait d’un écrit venant d’une tout autre tradition, la « sémiotique parisienne », d’une remarquable originalité, à situer certainement « au-delà de la pragmatique ». Mon enthousiasme, « absolument injustifié » selon les membres de ce comité, me venait de la fréquentation et de mes lectures de Claude Zilberberg au cours des années soixante-dix. Depuis une première année au « Séminaire de sémantique générale » de Greimas en 1967-68 (la seconde année de son existence), je participais tous les ans à plusieurs séances du séminaire où Greimas m’invitait au moins une fois par an pour une intervention substantielle — ainsi, je me rappelle une intervention sur les modalités en 1975, sur la manipulation en 1977, sur le discours passionnel en 1979, et en 1981 sur la soi-disant « psychosémiotique des passions ». Je cherchais toujours la compagnie de Claude pendant la séance et les discussions et après pour le « pot » traditionnel au café. On avait souvent des intuitions apparentées, même quand je n’avais pas le même brio pour la formalisation modélisante. Par conséquent, je n’avais pas les mains vides à la réunion d’Amsterdam où ma sympathie pour le manuscrit « idiosyncrasique » de Zilberberg a finalement convaincu le comité de rédaction de Pragmatics and Beyond. C’est bien ainsi que l’Essai a pu être publié et devenir le point de départ d’une œuvre qui comportera sept volumes publiés (de 1981 à 2012) et d’innombrables articles1.