{"title":"Le genre des rimes dans le Livre du duc des vrais amants","authors":"Clotilde Dauphant","doi":"10.58282/colloques.6263","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"A tous ditteurs qui savoirOnt en eulx, celle savoirFait, qui ce dittie ditta,Qu’en trestous les vers dit aRime leonime ou livre,Et tel tout au long le livre1.Par ces vers l’auteur reprend la parole, dans l’epilogue du Livre du duc des vrais amants, apres avoir laisse le heros eponyme narrer son aventure amoureuse. Dans ce dit a insertions lyriques compose par Christine de Pizan vers 1405, la situation d’enonciation repose sur une « sorte de procuration2 » : le duc raconte son histoire a la premiere personne, mais c’est un ecrivain professionnel qui la met en forme. Le prologue explique ce dedoublement de la figure auctoriale : un je occupe a une « aultre affaire » obeit a la commande d’un puissant seigneur pour « dire en sa personne / Le fait si qu’il le raisonne3 ». L’auteur affecte une attitude en retrait derriere la figure de l’amant, a qui le statut social et sentimental apporte une autorite incontestable ; il n’a choisi ni le theme, ni l’histoire rapportee « tout ainsi comme il me compte4 ». Dans l’epilogue, au contraire, la figure auctoriale s’affirme. Bien que le dit ne soit pas signe, le pronom personnel feminin celle invite a assimiler l’auteur du Livre du duc des vrais amants a Christine de Pizan, dont le metier est decrit par le polyptote « ce dittie ditta », puis figure par l’image classique de la « forte forge »5. Son role consiste a transformer le fait que le duc « raisonne » ou « compte » en livre ecrit en « rime leonime ». La rime est le lieu d’identification","PeriodicalId":36255,"journal":{"name":"Iranian Journal of Botany","volume":"5 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-06-18","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Iranian Journal of Botany","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.6263","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Environmental Science","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
A tous ditteurs qui savoirOnt en eulx, celle savoirFait, qui ce dittie ditta,Qu’en trestous les vers dit aRime leonime ou livre,Et tel tout au long le livre1.Par ces vers l’auteur reprend la parole, dans l’epilogue du Livre du duc des vrais amants, apres avoir laisse le heros eponyme narrer son aventure amoureuse. Dans ce dit a insertions lyriques compose par Christine de Pizan vers 1405, la situation d’enonciation repose sur une « sorte de procuration2 » : le duc raconte son histoire a la premiere personne, mais c’est un ecrivain professionnel qui la met en forme. Le prologue explique ce dedoublement de la figure auctoriale : un je occupe a une « aultre affaire » obeit a la commande d’un puissant seigneur pour « dire en sa personne / Le fait si qu’il le raisonne3 ». L’auteur affecte une attitude en retrait derriere la figure de l’amant, a qui le statut social et sentimental apporte une autorite incontestable ; il n’a choisi ni le theme, ni l’histoire rapportee « tout ainsi comme il me compte4 ». Dans l’epilogue, au contraire, la figure auctoriale s’affirme. Bien que le dit ne soit pas signe, le pronom personnel feminin celle invite a assimiler l’auteur du Livre du duc des vrais amants a Christine de Pizan, dont le metier est decrit par le polyptote « ce dittie ditta », puis figure par l’image classique de la « forte forge »5. Son role consiste a transformer le fait que le duc « raisonne » ou « compte » en livre ecrit en « rime leonime ». La rime est le lieu d’identification