A. Argentel, C. Martin, G. Robin, S. Catteau-Jonard
{"title":"Violences verbales, physiques et sexuelles faites aux femmes. Étude en consultation de gynécologie dans la région des Hauts-de-France","authors":"A. Argentel, C. Martin, G. Robin, S. Catteau-Jonard","doi":"10.1016/j.sexol.2021.01.001","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>La violence à l’encontre des femmes est un problème de santé majeur. Elle est représentée par des violences verbales, physiques et sexuelles dont font partie les violences conjugales. Les femmes victimes de violences ont rarement recours à une consultation médicale ou psychologique et dans peu de cas elles entreprennent des démarches sociales ou judiciaires. Or, les violences faites aux femmes engendrent de nombreuses répercussions à court et à long terme. L’objectif principal de l’étude est d’évaluer les effectifs et taux des violences faites aux femmes ainsi que faire leur descriptif. Les objectifs secondaires de cette étude sont d’évaluer les caractéristiques des femmes victimes de violences physiques et sexuelles ainsi que leurs répercussions. Nous avons mené une étude épidémiologique, transversale, descriptive, multicentrique pendant huit mois du 01 avril 2018 au 30 novembre 2018 avec distribution d’un questionnaire anonyme et standardisé. Au total, 251 questionnaires ont été recueillis, 59 en milieu pénitentiaire, 86 en cabinets de médecine générale et 106 dans les services de consultation gynécologique. Nous avons retrouvé 73,7 % de violences verbales, 40,8 % de violences physiques et 23,9 % de violences sexuelles. Dans le cadre des violences physiques et sexuelles, nous retrouvons une aggravation de la consommation de toxiques ainsi que plus de dépression. Les violences sexuelles sont à l’origine d’une moindre estime de son corps avec apparition de dyspareunies. Notre étude montre que les violences faites aux femmes font partie intégrante de notre société et qu’elles sont malheureusement peu exprimées par les femmes avec des conséquences sur la santé. Un dépistage systématique des violences est nécessaire afin de réduire leurs répercussions. Une étude relative à la qualité de la prise en charge des femmes victimes pourrait être utile. Celle-ci aurait pour but d’évaluer l’impact des campagnes de dépistage ainsi que les programmes de prise en charge.</p></div><div><p>Violence against women, which includes verbal, physical, and sexual violence by intimate partners or others, is a major health problem. Women who are victims of violence do not often seek out medical or psychological consultations and only in a few cases do they initiate social or legal procedures, although it produces many short- and long-term repercussions. The principal objective of this study is to assess the number and rate of violence against women and to describe its various forms. The secondary objectives are to assess the characteristics of women victims of physical and sexual violence and their repercussions. We distributed a standardized anonymous question to conduct a multicenter epidemiologic, cross-sectional, and descriptive study in 2018, during an eight-month period from April through November. Overall, 251 questionnaires were collected, 59 in prisons, 86 in general practices, and 106 in gynecological clinics. Among these respondents, 73.7% reported verbal violence, 40.8% physical violence, and 23.9% sexual violence. The women experiencing physical and sexual violence consumed psychoactive substances more often and reported more frequent depression. Sexual violence is a cause of reduced body esteem and of dyspareunia. Our study shows that violence against women is an integral part of our society, that women unfortunately report it rarely, and that both the violence and the silence about it have health consequences. Systematic screening inquiring about violence is necessary to reduce its consequences. A study of the quality of care these women receive could be useful. It should aim to assess the impact of screening campaigns and of management programs.</p></div>","PeriodicalId":45416,"journal":{"name":"Sexologies","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":1.2000,"publicationDate":"2021-09-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.sexol.2021.01.001","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Sexologies","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1158136021000013","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
La violence à l’encontre des femmes est un problème de santé majeur. Elle est représentée par des violences verbales, physiques et sexuelles dont font partie les violences conjugales. Les femmes victimes de violences ont rarement recours à une consultation médicale ou psychologique et dans peu de cas elles entreprennent des démarches sociales ou judiciaires. Or, les violences faites aux femmes engendrent de nombreuses répercussions à court et à long terme. L’objectif principal de l’étude est d’évaluer les effectifs et taux des violences faites aux femmes ainsi que faire leur descriptif. Les objectifs secondaires de cette étude sont d’évaluer les caractéristiques des femmes victimes de violences physiques et sexuelles ainsi que leurs répercussions. Nous avons mené une étude épidémiologique, transversale, descriptive, multicentrique pendant huit mois du 01 avril 2018 au 30 novembre 2018 avec distribution d’un questionnaire anonyme et standardisé. Au total, 251 questionnaires ont été recueillis, 59 en milieu pénitentiaire, 86 en cabinets de médecine générale et 106 dans les services de consultation gynécologique. Nous avons retrouvé 73,7 % de violences verbales, 40,8 % de violences physiques et 23,9 % de violences sexuelles. Dans le cadre des violences physiques et sexuelles, nous retrouvons une aggravation de la consommation de toxiques ainsi que plus de dépression. Les violences sexuelles sont à l’origine d’une moindre estime de son corps avec apparition de dyspareunies. Notre étude montre que les violences faites aux femmes font partie intégrante de notre société et qu’elles sont malheureusement peu exprimées par les femmes avec des conséquences sur la santé. Un dépistage systématique des violences est nécessaire afin de réduire leurs répercussions. Une étude relative à la qualité de la prise en charge des femmes victimes pourrait être utile. Celle-ci aurait pour but d’évaluer l’impact des campagnes de dépistage ainsi que les programmes de prise en charge.
Violence against women, which includes verbal, physical, and sexual violence by intimate partners or others, is a major health problem. Women who are victims of violence do not often seek out medical or psychological consultations and only in a few cases do they initiate social or legal procedures, although it produces many short- and long-term repercussions. The principal objective of this study is to assess the number and rate of violence against women and to describe its various forms. The secondary objectives are to assess the characteristics of women victims of physical and sexual violence and their repercussions. We distributed a standardized anonymous question to conduct a multicenter epidemiologic, cross-sectional, and descriptive study in 2018, during an eight-month period from April through November. Overall, 251 questionnaires were collected, 59 in prisons, 86 in general practices, and 106 in gynecological clinics. Among these respondents, 73.7% reported verbal violence, 40.8% physical violence, and 23.9% sexual violence. The women experiencing physical and sexual violence consumed psychoactive substances more often and reported more frequent depression. Sexual violence is a cause of reduced body esteem and of dyspareunia. Our study shows that violence against women is an integral part of our society, that women unfortunately report it rarely, and that both the violence and the silence about it have health consequences. Systematic screening inquiring about violence is necessary to reduce its consequences. A study of the quality of care these women receive could be useful. It should aim to assess the impact of screening campaigns and of management programs.
期刊介绍:
Sexologies offers a large panel of information to all health professionals working in the field of sexuality: anatomophysiological and basic research; psychodynamic, cognitive, behavioural and relational evaluations of sexual difficulties; epidemiological, sociological, forensic data; information on new sexoactive molecules; research on sexual physiology, reports on specialized congresses; press and books reviews; ethical aspects; calendar of major events of sexology around the world.