{"title":"Quels critères de l’allusion pour une intertextualité ‘latente’ ?Échos cachés / dispersés des Métamorphoses d’Ovide dans l’Écho de Longus.","authors":"F. Klein","doi":"10.4000/DICTYNNA.1749","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Cet article propose de voir dans l’episode d’Echo conte au livre III du roman Daphnis et Chloe les traces de reprises intertextuelles des Metamorphoses d’Ovide. Cette hypothese d’une (re)connaissance du poete latin par un auteur grec s’accompagne de l’experimentation de criteres qui peuvent permettre de valider l’existence de tels jeux allusifs. Un premier critere reside dans le fait que l’auteur citant ne se contente pas d’imiter un episode particulier (ce qui pourrait toujours s’expliquer par le recours a une source commune perdue ou par la vague reprise d’un contenu mythologique amplement diffuse) mais superpose ou combine les reprises de passages distincts d’un meme poeme, eventuellement lies entre eux par des liens subtils – ce qui suppose une lecture attentive de l’œuvre en tant que telle (en l’occurrence, Longus semble imiter plusieurs passages epars dans les Metamorphoses, autour de la figure de Pan (en compagnie de Syrinx / sa syrinx), aux livres I et XI, ou de celle d’Orphee, au livre XI egalement). Un second critere est la presence de ‘marqueurs d’intertextualite’ par lesquels l’auteur signale, et eventuellement commente, le geste allusif qu’il est en train d’accomplir (ce que fait Longus en thematisant dans l’episode de la mort d’Echo le caractere approximatif, disperse et meme peut-etre crypte de ses reprises ovidiennes, jouant ainsi sur l’aveu paradoxal d’une intertextualite qui ne se dit qu’en tant qu’elle se cache).","PeriodicalId":30340,"journal":{"name":"Dictynna","volume":"54 6 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2018-12-20","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Dictynna","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/DICTYNNA.1749","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Cet article propose de voir dans l’episode d’Echo conte au livre III du roman Daphnis et Chloe les traces de reprises intertextuelles des Metamorphoses d’Ovide. Cette hypothese d’une (re)connaissance du poete latin par un auteur grec s’accompagne de l’experimentation de criteres qui peuvent permettre de valider l’existence de tels jeux allusifs. Un premier critere reside dans le fait que l’auteur citant ne se contente pas d’imiter un episode particulier (ce qui pourrait toujours s’expliquer par le recours a une source commune perdue ou par la vague reprise d’un contenu mythologique amplement diffuse) mais superpose ou combine les reprises de passages distincts d’un meme poeme, eventuellement lies entre eux par des liens subtils – ce qui suppose une lecture attentive de l’œuvre en tant que telle (en l’occurrence, Longus semble imiter plusieurs passages epars dans les Metamorphoses, autour de la figure de Pan (en compagnie de Syrinx / sa syrinx), aux livres I et XI, ou de celle d’Orphee, au livre XI egalement). Un second critere est la presence de ‘marqueurs d’intertextualite’ par lesquels l’auteur signale, et eventuellement commente, le geste allusif qu’il est en train d’accomplir (ce que fait Longus en thematisant dans l’episode de la mort d’Echo le caractere approximatif, disperse et meme peut-etre crypte de ses reprises ovidiennes, jouant ainsi sur l’aveu paradoxal d’une intertextualite qui ne se dit qu’en tant qu’elle se cache).