{"title":"Tussen familie en instelling? Een analyse van de huishoudtrajecten van doven in Oost-Vlaanderen, 1970-1950","authors":"Sofie De Veirman, Isabelle Devos","doi":"10.3406/RBPH.2017.9092","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Entre famille et institution ? Une analyse des trajectoires familiales des personnes sourdes en Flandre Orientale, 1750-1950. Les chercheurs travaillant sur l’invalidite (disability) ont postule l’existence d’un processus de segregation sociale pour les personnes en situation de handicap au XIXe siecle. Auparavant, celles-ci etaient censees relever de la responsabilite de la famille. Lorsque, au xixe siecle, les liens traditionnels de parente commencerent a faiblir et que l’individualisme devint plus marque, cette responsabilite dut etre suppleee par les institutions. En raison de la difficulte d’identifier les personnes en situation de handicap dans les sources historiques ainsi que de la nature fastidieuse de l’analyse des parcours de vie, cette hypothese de segregation n''a jamais ete testee par des recherches empiriques. Dans cet article, nous examinons, a partir d’une reconstitution des trajectoires familiales des hommes et femmes sourdes, le role de la famille dans la vie des personnes en situation de handicap et la maniere dont cette relation a evolue au cours du XIXe siecle. Sur la base de nos analyses, nous affirmons que l’hypothese d’un passage des soins informels aux soins formels doit etre nuancee. Tout au long des xviiie et xixe siecles, la famille continua a jouer un role important dans la vie des personnes sourdes. En outre, les personnes sourdes co-residentes ne furent pas seulement des recepteurs de soins, mais elles contribuerent activement a l''economie familiale. Les histoires de vie personnelle des hommes et des femmes sourdes internes dans des etablissements specialises suggerent que cette mesure etait en large partie determinee par un manque de possibilites d’accueil au sein de la famille, et qu’elle n''etait pas necessairement le resultat d’un abandon de la part des proches. Cet article montre que l’idee selon laquelle les personnes sourdes – par extension les personnes en situation de handicap – etaient, par definition, vulnerables, doit etre nuancee, au moins en ce qui concerne leurs conditions de vie et leur role au sein du menage.","PeriodicalId":44528,"journal":{"name":"REVUE BELGE DE PHILOLOGIE ET D HISTOIRE","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2017-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"REVUE BELGE DE PHILOLOGIE ET D HISTOIRE","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3406/RBPH.2017.9092","RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Entre famille et institution ? Une analyse des trajectoires familiales des personnes sourdes en Flandre Orientale, 1750-1950. Les chercheurs travaillant sur l’invalidite (disability) ont postule l’existence d’un processus de segregation sociale pour les personnes en situation de handicap au XIXe siecle. Auparavant, celles-ci etaient censees relever de la responsabilite de la famille. Lorsque, au xixe siecle, les liens traditionnels de parente commencerent a faiblir et que l’individualisme devint plus marque, cette responsabilite dut etre suppleee par les institutions. En raison de la difficulte d’identifier les personnes en situation de handicap dans les sources historiques ainsi que de la nature fastidieuse de l’analyse des parcours de vie, cette hypothese de segregation n''a jamais ete testee par des recherches empiriques. Dans cet article, nous examinons, a partir d’une reconstitution des trajectoires familiales des hommes et femmes sourdes, le role de la famille dans la vie des personnes en situation de handicap et la maniere dont cette relation a evolue au cours du XIXe siecle. Sur la base de nos analyses, nous affirmons que l’hypothese d’un passage des soins informels aux soins formels doit etre nuancee. Tout au long des xviiie et xixe siecles, la famille continua a jouer un role important dans la vie des personnes sourdes. En outre, les personnes sourdes co-residentes ne furent pas seulement des recepteurs de soins, mais elles contribuerent activement a l''economie familiale. Les histoires de vie personnelle des hommes et des femmes sourdes internes dans des etablissements specialises suggerent que cette mesure etait en large partie determinee par un manque de possibilites d’accueil au sein de la famille, et qu’elle n''etait pas necessairement le resultat d’un abandon de la part des proches. Cet article montre que l’idee selon laquelle les personnes sourdes – par extension les personnes en situation de handicap – etaient, par definition, vulnerables, doit etre nuancee, au moins en ce qui concerne leurs conditions de vie et leur role au sein du menage.