{"title":"Cadre juridique des rejets de médicaments humains dans l’eau et ses perspectives d’évolution","authors":"M. MARCHAND-PILARD","doi":"10.36904/tsm/202111025","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"\"Dans l’Union européenne (UE) la source principale de médicaments humains dans\nl’environnement est l’excrétion des patients. Ces médicaments n’ont pas été conçus en considération de\nleur devenir postutilisation et les stations de traitement des eaux usées (STEU) urbaines n’ont pas été\nconçues pour les éliminer. Face à cette situation a été développée une démarche en trois étapes. La\npremière phase a consisté à identifier les acteurs du cycle de vie des médicaments et analyser les\nréglementations françaises et européennes applicables. La deuxième phase a permis de comparer les\nmodes de gestion de cette pollution en Allemagne, Suède et Suisse pour identifier les solutions mises en\nplace et les incitations qui ont conduit ces États à agir. La dernière phase consistera à regrouper les\nprécédents résultats pour identifier les mesures coercitives et/ou incitatives transposables en France,\nvoire à l’UE pour déployer ces solutions. Les deux premières phases ont permis de mettre en évidence les\nlimites et évolutions des réglementations européennes et françaises en matière de rejet des médicaments\nhumains dans l’eau. Il en ressort que la France n’a pas de cadre réglementaire approprié pour gérer cette\npollution, et semble fortement attachée aux actions de réduction à la source. Une intervention sur\nl’ensemble du cycle de vie des médicaments serait pourtant nécessaire. Des actions de réduction à la\nsource ne sont pas efficaces à court terme et les actions correctives sont coûteuses et insuffisantes seules.\nLes réglementations et politiques publiques doivent être décloisonnées pour aller vers des mesures\ntransversales mettant tous les acteurs à contribution. Les évolutions européennes récentes (nationales et\nsupranationales) laissent présager la demande de traitements avancés dans les STEU et un cadre plus\ncontraignant pour le retour au sol des boues, mais se pose la question du financement.\"","PeriodicalId":76808,"journal":{"name":"Vital and health statistics. Series 11, Data from the National Health Survey","volume":"33 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-11-22","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Vital and health statistics. Series 11, Data from the National Health Survey","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.36904/tsm/202111025","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
"Dans l’Union européenne (UE) la source principale de médicaments humains dans
l’environnement est l’excrétion des patients. Ces médicaments n’ont pas été conçus en considération de
leur devenir postutilisation et les stations de traitement des eaux usées (STEU) urbaines n’ont pas été
conçues pour les éliminer. Face à cette situation a été développée une démarche en trois étapes. La
première phase a consisté à identifier les acteurs du cycle de vie des médicaments et analyser les
réglementations françaises et européennes applicables. La deuxième phase a permis de comparer les
modes de gestion de cette pollution en Allemagne, Suède et Suisse pour identifier les solutions mises en
place et les incitations qui ont conduit ces États à agir. La dernière phase consistera à regrouper les
précédents résultats pour identifier les mesures coercitives et/ou incitatives transposables en France,
voire à l’UE pour déployer ces solutions. Les deux premières phases ont permis de mettre en évidence les
limites et évolutions des réglementations européennes et françaises en matière de rejet des médicaments
humains dans l’eau. Il en ressort que la France n’a pas de cadre réglementaire approprié pour gérer cette
pollution, et semble fortement attachée aux actions de réduction à la source. Une intervention sur
l’ensemble du cycle de vie des médicaments serait pourtant nécessaire. Des actions de réduction à la
source ne sont pas efficaces à court terme et les actions correctives sont coûteuses et insuffisantes seules.
Les réglementations et politiques publiques doivent être décloisonnées pour aller vers des mesures
transversales mettant tous les acteurs à contribution. Les évolutions européennes récentes (nationales et
supranationales) laissent présager la demande de traitements avancés dans les STEU et un cadre plus
contraignant pour le retour au sol des boues, mais se pose la question du financement."